Après avoir été dans un premier temps suspendu par la FIFA et interdit de participation à la Coupe du monde des clubs qui aura lieu du 12 au 22 décembre aux Emirats arabes unis, l'arbitre international algérien Mehdi Abid-Charef, comme nous le rapportions la semaine précédente, fait l'objet d'une procédure disciplinaire de la CAF. Il comparaîtra donc devant la commission de discipline de la CAF très prochainement pour deux volets très importants. Ouvrons juste une parenthèse pour dire que toutes les parties concernées par cette affaire seront auditionnes par la CD de la CAF, à savoir les deux clubs, les arbitres et les arbitres de la VAR. Elle s'appuiera également sur les différents rapports des officiels. Le premier volet donc a trait au côté technique. Abid-Charef doit donner en effet sa version des faits et expliquer pourquoi il a accordé trois penalties jugés imaginaires lors de la finale aller de la Ligue des champions d'Afrique entre le Ahly et l'Espérance de Tunis au Caire. Deux pour le Ahly et un pour l'Espérance (3-1). Soit des erreurs techniques que l'intéressé a déjà justifiées par une mauvaise coordination avec le staff arbitral qui dirigeait la VAR (vidéo-assistance), dans le sens où on ne lui aurait pas totalement montré les séquences des penalties pour pouvoir juger objectivement. Il aurait été donc induit en erreur par la VAR testée à cette occasion pour la première fois en Afrique. Le second concerne les graves accusations du club tunisien qui a évoqué la corruption dans cette affaire. En effet, les dirigeants de l'Espérance soutiennent mordicus que Abid-Charef a touché un pot-de-vin pour favoriser le club égyptien, ce que ce dernier nie évidemment. À ce titre, devant la commission de discipline, les responsables tunisiens doivent apporter la preuve de ce qu'ils avancent. Ils ne peuvent tout de même pas porter des accusations aussi graves et faire comme si de rien n'était devant la CD de la CAF. S'ils ne justifient pas ces accusations, ils seront passibles de lourdes sanctions de la part de la CAF. En revanche, si la preuve est apportée, Abid-Charef risque une radiation à vie du corps arbitral. Pour ce qui est des fautes techniques, Abid-Charef sera à coup sûr suspendu pour une année. Pour rappel, la FAF a déposé un recours suite à la suspension, à titre provisoire, prononcée par le jury disciplinaire de la Confédération africaine de football (CAF) à l'encontre de l'arbitre international algérien Mehdi Abid-Charef. "Nous avons reçu une correspondance de la CAF nous informant de la suspension, à titre provisoire, de l'arbitre Abid-Charef jusqu'à son audition. Nous avons déposé un recours dans les délais. Personnellement, je reste confiant quant à l'aboutissement de notre démarche", a affirmé le président de la CFA, Mohamed Ghouti. Et d'ajouter : "La suspension est provisoire et Abid-Charef n'a pas été radié. J'ignore encore la date de sa comparution devant la commission de discipline", précisant que Abid-Charef est accusé de "corruption". "Je connais Mehdi Abid-Charef, c'est une personne propre comme l'eau de roche, ce n'est pas le genre d'arbitre qui peut être soudoyé. J'ai parlé avec lui, il est abattu par tout ce qu'il a enduré récemment. En même temps, il est prêt à aller jusqu'au bout pour se défendre et être blanchi", a conclu Ghouti. SAMIR LAMARI