Résumé : Halima se poste à la lisière de la route en espérant tomber sur un taxi… Elle est harcelée par un camionneur, prend peur et retourne à l'entreprise… Un agent de sécurité tente de l'aider. Sans attendre de réponse, il se tourne vers Halima les sourcils froncés : -Vous êtes encore là, Madame ? -Oui… J'ai été retenue par le directeur pour un boulot, et… Les sanglots l'étouffèrent et elle ne put terminer sa phrase. -Elle a failli se faire lyncher par un camionneur, lance l'agent de sécurité. Mourad lève les bras au ciel : -On aura tout vu dans cette société… Cette femme travaille pour gagner son pain, et les gens mettent tout le monde dans le même panier. Allez… levez-vous, ma bonne dame. Je vais vous raccompagner chez vous. Halima qui ne pouvait retenir ses larmes, relève les yeux vers lui : -Vous me raccompagnez chez moi ? -Si vous n'y voyez pas d'inconvénient… Elle se lève : -Ce n'est vraiment pas le moment de faire la fine bouche… Je… Je suis vraiment confuse de causer autant de tracas… -Ce n'est pas vous qui causez ces tracas… On aurait pu vous assurer le transport… -J'ai... j'ai tenté de poser le problème à mon directeur, il semble avoir d'autres préoccupations… -Et vous avez accepté ce boulot, contre vents et marées! Elle essuie encore ses yeux, et relève le menton : -J'ai une fille à élever, et la pension alimentaire de son père suffit à peine à lui acheter des crayons de couleurs… Mourad soupire : -Je comprends votre désarroi… Allez, venez, je vous emmène chez vous. Sans plus se faire prier, Halima suit l'homme et monte dans son véhicule… Une heure plus tard, il la déposera devant son immeuble en lui recommandant : -Dès demain, mettez les points sur les "i"... Vous êtes exposée à tous les dangers en travaillant dans cette entreprise. Il est inadmissible qu'on ne vous assure pas le transport. -Mon directeur trouve que je demande le ciel… Il estime que j'ai eu la chance de décrocher un boulot… Cependant, il m'a promis de revoir ce problème dans les jours à venir… -Et vous allez chaque jour vous démener comme une diablesse pour vous rendre au bureau, et ensuite pour rentrer chez vous. Il secoue la tête : -Non, Madame… Faites en sorte qu'on vous assure le transport dans l'immédiat, sinon, trouvez un autre boulot, moins contraignant. -Où ? J'ai envoyé mon CV un peu partout, et attendu de longs mois, sans recevoir de réponse… Lorsqu'on m'a enfin répondu, j'ai sauté sur l'occasion pour accepter ce poste de secrétaire… J'ai une enfant sur les bras, et je ne pourrais me permettre le luxe de démissionner… Mourad acquiesce : -D'accord mais demain, je toucherai un mot à votre sujet au directeur… -Heu, vous le pourriez ? -Bien sûr… Je suis membre du conseil de direction et mon devoir est de soulever les préoccupations de nos agents… Nous travaillons tous pour cette entreprise étrangère, qui ne nous permet pas de désigner un syndicat, mais nous nous sommes mis d'accord pour désigner des membres influents pour régler les problèmes socioprofessionnels de notre personnel… Nous ne vivons pas dans une jungle tout de même! (À SUIVRE) Y. H.