Environ 8 000 étudiants étrangers dont de très nombreux Algériens se sont rassemblés hier en milieu de journée devant Le Panthéon, à Paris, pour protester contre la hausse des frais de scolarité pour les inscrits non européens dans les universités de l'Hexagone. À l'origine de cette action, l'Union des étudiants algériens de France (UEAF) qui a réussi, grâce à ses nombreux appels, à mobiliser plus d'une dizaine d'autres associations d'étudiants étrangers et les organisations estudiantines françaises comme l'Union nationale des étudiants de France (Unef) dirigée par l'Algérienne, Lilâ Le Bas. Pour peser dans la balance, toutes les organisations susmentionnées se sont fédérées au sein d'un collectif qui entend multiplier les actions, afin de pousser le gouvernement français à abandonner son projet de révision des tarifs d'entrée à l'université pour les non-Européens. "Nous refusons cette mesure discriminatoire qui trie, sur le volet, les étudiants autorisés à venir étudier en France. Avec cette augmentation, ce sont les portes de l'enseignement supérieur français qui se ferment et des milliers de jeunes qui n'auront donc pas les moyens de venir ou de rester étudier en France. Ce ne sont pas aux étudiants de compenser le désengagement financier de l'Etat dans les universités", a fait savoir le collectif dans un communiqué diffusé il y a une semaine. Pour rappel, le Premier ministre, Edouard Philippe, a annoncé, le 19 novembre dernier, que le montant des frais de scolarité allait être changé dès la rentrée 2019. Il passera de 170 euros à 2 770 pour l'inscription en licence et de 240 euros à 3 770 pour les inscriptions en master et doctorat. Quelques jours plus tard, la ministre de l'Enseignement supérieur, Dominique Vidal, a tenté de rassurer les étudiants étrangers établis déjà en France, en affirmant que la hausse des frais concernera uniquement les nouveaux arrivants et sera assortie d'un programme de bourse plus important. Ces précisions n'ont, toutefois, pas calmé la fronde. Hier, au Panthéon, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au gouvernement français, qualifiant son projet de honteux. Ils ont profité de l'occasion pour dénoncer les conditions de vie précaires auxquelles ils sont confrontés. "Il n'est plus question de nous laisser faire et de continuer à subir", jure Mohamed Bouzid, président de l'UEAF de l'université Paris 13, qui reste mobilisé avec ses camarades de l'association. La semaine dernière, il a pris part à une première assemblée générale organisée dans les locaux de l'Ecole normale supérieure. D'autres AG sont programmées dans les prochains jours aux universités de Paris 8 et Paris 13, ainsi que sur d'autres campus à travers la France, notamment à Toulouse et à Montpellier. Le Collectif des associations des étudiants algériens de France, en collaboration avec des organisations estudiantines françaises, n'exclut pas, par ailleurs, de bloquer les universités si le gouvernement ne renonce pas à son projet. S. L.-K.