Organisé sous le patronage du wali, ce colloque se tient à l'occasion de la commémoration du 40e anniversaire de sa disparition. À l'occasion de la commémoration du 40e anniversaire de la disparition du président Houari Boumediene, l'association Wiam de Houari-Boumediene (ex-Aïn Hassaïnia) a organisé, sous le patronage du wali de Guelma et avec le concours des élus locaux, de la wilaya de Guelma et de la famille révolutionnaire, la dixième édition du colloque portant sur la vie de cet illustre homme d'Etat. La grande salle du complexe omnisports abrite, les 27 et 28 décembre, en présence des autorités civiles et militaires, d'un aréopage de personnalités politiques nationales, chercheurs, d'anciens moudjahidine, d'invités venus de divers horizons et de nombreux citoyens, l'ouverture officielle de cet évènement. Le thème du colloque est "Edifier un Etat qui survit aux gouvernements et aux hommes". À la faveur de la cérémonie protocolaire, un vibrant hommage sera rendu par le président de l'association Wiam, qui a retracé brièvement le parcours de Mohamed Boukharouba, né le 23 août 1932 à Béni Adi, à quelques encablures de cette commune qui porte désormais son nom. Issu d'une famille de paysans pauvres, il a fréquenté à six ans l'école française d'Alembert (aujourd'hui Mohamed-Abdou), et également une école coranique à Guelma où il a appris parfaitement les 60 versets du Livre saint de l'islam. Il entre plus tard à la médersa El-Kittania à Constantine, se rendra à Tunis (Djamaâ Zitouna), puis à l'université El-Azhar en Egypte pour parfaire sa formation. Il rejoint début 1955 le maquis pour prendre part à la lutte de libération nationale. Il devient chef d'état-major de l'ALN, ministre de la Défense et président de la République de juin 1965 à fin décembre 1978. Mahieddine Amimour, ancien conseiller de Boumediene et ancien ministre ; Mostefa Bouattoura, ancien ambassadeur ; Mohamed Bouhzara, écrivain-journaliste ; Z'hor Assia Boutaleb, descendante de l'Emir Abdelkader ; Ali Draâ, journaliste ; Tayeb Lehouari et M'barek Khalfa, secrétaires généraux de l'Onec et de l'Onem, et d'éminentes personnalités politiques, culturelles, d'anciens compagnons d'armes se succéderont à la tribune pour évoquer le parcours de ce dirigeant qui avait suscité l'admiration et le respect dans le concert des nations. Ils aborderont le thème "L'Algérie et les mouvements de libération dans le monde". Timide mais fier, autoritaire mais humain, discret mais efficace, généreux mais exigeant, Houari Boumediene était convaincu de réhabiliter la langue et la culture arabes dans leur statut souverain en Algérie. Il a mobilisé le peuple afin d'assurer le triple objectif fixé : construire l'Etat, parfaire l'indépendance politique par la récupération des richesses nationales, poser les bases du décollage économique. Le sommet des Non-Alignés en 1973 a constitué une étape fondamentale qui lui a servi de tremplin. L'apothéose fut la participation de Boumediene en avril 1974 à la session spéciale de l'Assemblée générale de l'ONU où il a prononcé un discours mémorable sur le nouvel ordre économique international. La récupération des richesses naturelles en 1966 et 1971, la révolution agraire, la démocratisation de l'enseignement répondaient aux principes contenus dans la proclamation du 1er novembre 1954. L'homme qui a fasciné tant de générations par "Nous avons décidé la nationalisation des hydrocarbures" annonçait solennellement au monde entier que l'Algérie tenait en main son destin énergétique et il militait pour un nouvel ordre économique international plus juste. Son seul luxe c'était le port du burnous en poils de chameau et les cigares que lui envoyait Fidel Castro. Sa profonde conviction : l'argent de l'Etat appartenait à la nation et ne devait pas être gaspillé. Il usait uniquement de son salaire et s'interdisait les dépenses somptueuses. HAMID BAALI