Mahieddine Amimour, ancien conseiller de Boumediene et ancien ministre, Mostefa Bouttoura, ex-ambassadeur et d'éminentes personnalités politiques, culturelles et d'anciens compagnons d'armes, se sont succédés à la tribune pour évoquer le parcours de ce dirigeant qui avait suscité l'admiration et le respect dans le concert des nations. À l'occasion de la commémoration du 37e anniversaire de la disparition du Président Houari Boumediene, l'association Wiam de la localité de Houari-Boumediene (ex-Aïn-Hassaïnia), a organisé sous le patronage du wali de Guelma et avec le concours des élus locaux de la wilaya de Guelma et de la famille révolutionnaire, la septième édition du colloque portant sur la vie de cet illustre homme d'Etat. La grande salle du centre culturel a abrité dimanche en présence des autorités civiles et militaires conduites par le wali, de parlementaires, d'un aréopage de personnalités politiques nationales, d'anciens moudjahidine, d'invités venus de divers horizons et de nombreux citoyens, l'ouverture officielle de cet évènement de deux journées. A la faveur de la cérémonie protocolaire, un vibrant hommage a été rendu par le président de l'association Wiam qui a retracé brièvement le parcours de Mohamed Boukharouba, né le 23 août 1932 à Béni-Adi à quelques encablures de cette commune qui porte désormais son nom. Issu d'une famille de paysans pauvres, il a fréquenté à six ans l'école française d'Alembert (aujourd'hui Med-Abdou), et également une école coranique à Guelma où il a appris parfaitement les 60 versets du Livre saint de l'islam. Il entre plus tard à la médersa El-Kittania à Constantine, se rendra à Tunis (djemaâ Zeitouna) puis à l'université EL Azhar en Egypte pour parfaire sa formation. Il rejoint début 1955 le maquis pour prendre part à la lutte de Libération nationale. Il devient chef d'état major de l'ALN, ministre de la Défense et président de la République de 1965 à fin décembre 1978. Mahieddine Amimour, ancien conseiller de Boumediene et ancien ministre, Mostefa Bouttoura, ex-ambassadeur et d'éminentes personnalités politiques, culturelles, des anciens compagnons d'armes, se sont succédé à la tribune pour évoquer le parcours de ce dirigeant qui avait suscité l'admiration et le respect dans le concert des nations. Ils ont également abordé le thème "L'Algérie et les mouvements de libération dans le monde". Timide mais fier, autoritaire mais humain, discret mais efficace, généreux mais exigeant, Houari Boumediene était convaincu de réhabiliter la langue et la culture arabes dans leur statut souverain en Algérie. Il a mobilisé le peuple afin d'assurer le triple objectif fixé : construire l'Etat, parfaire l'indépendance politique par la récupération des richesses nationales et poser les bases du décollage économique. Le sommet des non-alignés en 1973 a constitué une étape fondamentale qui a servi de tremplin. L'apothéose fut la participation de Boumediene en avril 1974 à la session spéciale de l'assemblée générale de l'ONU où il a prononcé un discours mémorable sur le nouvel ordre économique international. La récupération des richesses naturelles en 1966 et 1971, la révolution agraire, la démocratisation de l'enseignement répondaient aux principes contenus dans la Proclamation du 1er Novembre 1954. L'homme qui a fasciné tant de générations par ces mots : "Nous avons décidé la nationalisation des hydrocarbures", annonçait solennellement au monde entier que l'Algérie tenait en main son destin énergétique et qu'il militait pour un nouvel ordre économique international plus juste. Son seul luxe c'était le port du burnous en poils de chameau et les cigares que lui envoyait Fidel Castro. Sa profonde conviction : l'argent de l'Etat appartenait à la nation et ne devait pas être gaspillé. Il usait uniquement de son salaire et s'interdisait les dépenses somptuaires. À sa mort, ses détracteurs ont découvert avec étonnement qu'il ne détenait aucun patrimoine immobilier, aucune fortune personnelle, mais seulement 6 000 dinars au compte courant postal. Par ailleurs, la wilaya de Mila abrite, depuis dimanche jusqu'à aujourd'hui (mardi), les travaux de la 25e édition du Colloque national Houari-Boumediene, placé cette année sous le slogan "La diplomatie algérienne au temps du défunt président". Plus de 1200 participants, dont des personnalités nationales et internationales, ont effectué le déplacement à la maison de la culture Moubarek-El Mili de la ville pour prendre part à cette édition du colloque. Lors de son allocution, l'ambassadeur de l'Etat de Palestine a mis notamment en relief les décisions et les actes historiques pris par le président en faveur de "la cause arabe commune". Il dira dans ce sens : "Notre frère Boumediene a fait de l'Algérie un giron chaud pour la Palestine et les Palestinien. L'histoire lui retiendra ces précieuses contributions, ses positions et ses engagements courageux aux côtés du peuple martyr. N'est-il pas l'auteur de la célèbre phrase ‘l'indépendance de l'Algérie demeure incomplète tant que la Palestine est sous occupation' ?" Pour sa part, le chef du gouvernement du Sahara occidental a rappelé tous les efforts déployés par le regretté Houari Boumediene, afin de porter la question sahraouie devant le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale des Nations unies. Le secrétaire général de l'Organisation des enfants de chouhada, le secrétaire général de l'organisation des enfants de moudjahidine ont, pour leur côté, évoqué les trois révolutions (culturelle, agraire et industrielle), que le président Boumediene a lancées pour sortir le pays de "l'ornière de la misère et du sous-développement." Hamid BAALI/Kamel BOUABDELLAH