Après avoir été mise entre parenthèses, la campagne pour un nouveau mandat de Bouteflika est relancée, appelant le chef de l'Etat à rester au pouvoir "jusqu'à la mort", selon la formule du président du FCE. à quelques jours de la convocation officielle du corps électoral, les appels se multiplient pour "pousser" Abdelaziz Bouteflika à se porter candidat pour un cinquième mandat à la tête de l'Etat. C'est le cas de Mahdjoub Bedda, ministre chargé des Relations avec le Parlement, qui a réuni, hier à Blida, les membres de "l'association des anciens élus" du FLN. Tout en disant laisser à Abdelaziz Bouteflika la primeur de l'annonce de sa propre candidature, Mahdjoub Bedda a déjà donné le ton de ce que sera le prochain scrutin présidentiel. Tout en annonçant dans la foulée que l'élection aura lieu en son temps, le ministre a renouvelé son appel pour "la continuité". Interrogé sur la possibilité de voir l'élection présidentielle reportée, Bedda a exclu cette possibilité en des termes on ne peut plus clairs. "Pourquoi reporter l'élection présidentielle ? Après deux décennies de réalisations, nous reportons l'élection ? Mais pourquoi donc ? Nous sommes avec la continuité du président Bouteflika. Nous n'avons même pas pensé au report du scrutin", a-t-il répondu. Devant des dizaines d'anciens élus et militants du FLN, massés dans la salle omnisports de la ville des Roses, Mahdjoub Bedda a lancé un appel solennel à une nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika. "Tous les élus (anciens et actuels) du FLN soutiennent le choix de la continuité et appellent le président de la République à poursuivre sa mission à la tête de l'Etat", a-t-il indiqué, selon des extraits du discours diffusés par des chaînes de télévision. "La sagesse et la perspicacité du président Bouteflika ont protégé le pays de la fitna et ont mis à l'abri les éléments de l'identité nationale des surenchères politiciennes. Nous savons reconnaître ce que les hommes ont fait. Nous ne sommes pas des ingrats et nous ne faisons pas dans le reniement. Monsieur le Président, on vous fait confiance. Une confiance sans limites. On vous demande de continuer votre parcours pour sauvegarder les acquis et faire plus de réalisations (…) L'armée algérienne est devenue un exemple en matière de maintien des bases de l'Etat, de protection du territoire et des biens, de la défense des frontières et du respect des missions constitutionnelles. L'armée mérite son titre d'Armée nationale populaire", a encore précisé Mahdjoub Bedda, qui préside cette association créée quelques jours seulement avant la dissolution des instances officielles du FLN. Interrogé par les journalistes, le ministre des Relations avec le Parlement va plus loin. Il estime que lui et ses amis sont "des soldats" du chef de l'Etat. "Tout ce qui a été réalisé en deux décennies par le président Bouteflika a été soutenu par les anciens élus (du FLN) qui étaient mobilisés comme des soldats. Ils sont témoins du niveau de développement. Nous voulons sauvegarder ces acquis. Nous sommes venus ici pour appeler le Président à continuer parce qu'il est l'homme qu'il faut. C'est l'homme de la réconciliation. C'est lui qui a construit l'Algérie moderne. C'est lui qui a essuyé les larmes des Algériens. Pour le cinquième mandat, il appartient au Président d'en parler. Les militants et les anciens élus du FLN l'appellent pour qu'il continue", a expliqué le membre du gouvernement. Après avoir été mise entre parenthèses, la campagne appelant Abdelaziz Bouteflika à se porter candidat pour un nouveau mandat présidentiel est relancée de plus belle, balisant le terrain au chef de l'Etat pour demeurer au pouvoir "jusqu'à la mort", comme l'a résumé le président du FCE, Ali Haddad. Ali Boukhlef