ce qui est certain, c'est que les options du report ou d'un prolongement de mandat sont désormais exclues On n'est plus dans les appels à «la continuité». De plus en plus, le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, est «poussé» par ses soutiens à se présenter à la prochaine élection présidentielle. Une échéance qui, selon les mêmes acteurs, aura lieu dans les délais constitutionnels. A quelques jours seulement de la convocation du corps électoral qui doit intervenir 3 mois avant la date du scrutin, la situation politique n'est, certes, toujours pas claire. Mais, ce qui est certain, c'est que les options du report ou d'un prolongement de mandat sont désormais exclues. Hier, le parti TAJ a, dans un communiqué sanctionnant les travaux de son conseil national tenu samedi, appelé Bouteflika à se porter candidat. «Le conseil national de TAJ réitère son appel au père moudjahid, Son Excellence le Président Abdelaziz Bouteflika, à continuer à diriger le pays et à se présenter à l'élection présidentielle de 2019». Un appel que le parti de Amar Ghoul justifie par «le bilan positif» accompli sous la conduite du chef de l'Etat «sur tous les plans politique, économique, social, culturel et sécuritaire». Au sein de l'Alliance présidentielle, c'est la première fois qu'un des partis membres appelle clairement à un cinquième mandat de Bouteflika. «La continuité» défendue jusque-là était un concept vague qui pouvait se traduire par de multiples options, y compris le prolongement et le report. Amar Ghoul qui, depuis quelques jours, apparaît comme un homme jouissant d'une étroite proximité en haut lieu, fait un grand virage en soutenant «la candidature» de l'actuel Président. Ceci bien que ses partenaires restent dans la prudence. En effet, Mouad Bouchareb, chef provisoire du FLN, Ahmed Ouyahia, patron du RND et Amara Benyounès, président du MPA, gardent une position pour le moins «intrigante». Soutenir la continuité sans appel à la candidature, enfonce davantage le flou et ne contribue pas à une décantation de la scène politique. En l'absence de ces trois acteurs, ce sont les anciens élus du FLN qui volent au secours de la nouvelle voie qui se dessine. Lors d'un meeting animé samedi à la salle omnisports Mohamed Bâaziz de Blida, Mahdjoub Bedda, président de l'Association des anciens élus du FLN, a appelé le chef de l'Etat à briguer un autre mandat à la tête du pays. Un appel qu'il va étayer par la volonté de «renforcer la stabilité et de préserver les acquis réalisés tout au long des deux décennies écoulées». Le fait que cette association qui trouve toutes les facilités pour mener à bien ses activités pousse vers une candidature de Bouteflika prouve que l'idée est sérieusement envisageable. Pourtant, jusqu'à preuve du contraire, c'est désormais une présidentielle dans les délais dont il est question. Même dans le camp de l'opposition d'ailleurs, les initiatives visant à concocter un scénario autre que celui constitutionnellement prévu n'ont plus de place dans le débat. Abderrezak Makri, que l'appel au report de l'élection avait propulsé sur le devant de la scène, a admis «l'échec» de son projet. Pour le chef du MSP, la voie est balisée pour un cinquième mandat de l'actuel Président. Il ne reste, semble-t-il, que la parole du chef de l'Etat pour dissiper tout le flou et mettre fin au suspense. Lorsque Bouteflika parle pour, d'abord convoquer le corps électoral, ensuite s'exprimer sur ses intentions de se représenter à un autre mandat ou non, ce sera un élément déclencheur et pour les prétendants à la magistrature suprême du pays, et pour ceux qui, pour l'instant, le soutiennent à demi-mot.