"Si l'accusation de corruption est prouvée, la FAF, en plus des sanctions, transmettra le dossier à la justice", annonce le président de la fédération. Les graves accusations de corruption, proférées par le président de la JS Kabylie, Cherif Mellal à l'encontre de son homologue de l'O Médéa, Mahfoud Boukelkal, à l'issue de la rencontre qui a opposé les deux équipes (1-0), feront l'objet d'une enquête de la commission d'éthique de la FAF. L'annonce a été faite samedi soir par le président de la fédération, Kheirredine Zetchi, au cours d'une longue intervention à la Télévision nationale. "Les deux présidents de la JSK et de l'OM seront convoqués prochainement par la commission d'éthique de la FAF. Les membres de cette commission feront ensuite leur enquête sur la base des affirmations des uns et des autres avant de trancher conformément au code disciplinaire de la FAF", martèle-t-il. Et d'ajouter : "Si l'accusation de corruption est prouvée, la FAF, en plus des sanctions, transmettra le dossier à la justice." Dans un premier temps, la LFP s'était limitée à convoquer les deux présidents pour audition à la commission de discipline de la ligue. Jeudi, ils ont été du reste entendus. "La commission de discipline de la LFP a reçu ce jeudi en audience les présidents des deux clubs, O Médéa et JS Kabylie, suite aux propos tenus par les deux présidents à la fin du match qui a opposé dimanche les deux équipes au stade de Médéa pour le compte de la 24e journée du championnat de Ligue. La commission a laissé le dossier ouvert dans l'attente de recevoir, lors de la prochaine séance, les arbitres et les commissaires aux matches", note un communiqué de la LFP. À la fin de la rencontre contre l'OM, Mellal avait déclaré : "Nous allons dénoncer cette mascarade. Ce qui s'est passé aujourd'hui est scandaleux. La FAF est responsable. Bekouassa a sifflé un penalty imaginaire. Un seul délégué pour un match aussi important que celui d'aujourd'hui résume tout. L'arbitre ne nous a même pas autorisés à faire des réserves. Nous n'allons pas nous taire. L'arbitre a cédé à la pression, il n'a même pas repris le jeu après le penalty marqué par l'OM. Nous avons tout filmé, et s'il faut saisir la FIFA, nous le ferons. Je sais qu'il y a des gens qui sont derrière cette cabale contre la JSK. Rebouh Haddad et Amalou sont responsables de ce qu'endure le football algérien. Un match pareil mérite au moins deux délégués pour assurer le bon déroulement de la partie, à Médéa, c'est connu. Nous allons attendre que Zetchi intervienne dans cette affaire". Cherif Mellal a également accusé publiquement son homologue de l'O Médéa, Mahfoud Boukelkal, de tentative de corruption. "Tout au long de la semaine, Boukelkal a tenté de me joindre au téléphone pour me demander de lui céder les points de la partie. Il a touché aussi notre vice-président, Benabderrahmane, dans cette perspective, mais nous avons fait la sourde oreille. Le jour du match, il a voulu me contacter au téléphone via le standard de l'hôtel où notre délégation était hébergée. Quelques minutes avant le match, il est venu en personne sur le terrain pour me voir et m'a demandé de lui céder le match. Il a fait cela devant des témoins", révèle Mellal. Et d'ajouter : "Nous avons rassemblé le maximum de preuves à ce propos, nous allons transmettre dès lundi un rapport complet à la FAF qui doit assumer ses responsabilités. De toutes les façons, il est facile pour des enquêteurs de retrouver la traçabilité des appels téléphoniques et vérifier mes dires." Pour sa part, le président de l'OM, Boukelkal, a nié en bloc les graves accusations de Mellal. Zetchi s'est également prononcé sur la menace de Mellal de boycotter le reste du championnat si l'arbitre de la rencontre OM-JSK, Boukouassa, n'est pas sanctionné, estimant que c'est là une "déclaration regrettable qui ne favorise pas la sérénité dans la conjoncture actuelle". Zetchi concède tout de même que la prestation de Boukouassa sera évaluée par la Commission fédérale des arbitres (CFA ) et c'est à elle de trancher comme elle l'a fait pour tous les arbitres conformément aux rapports des évaluateurs des arbitres.