Le président de la Fédération algérienne de football, Kheirddine Zetchi, veut lutter contre la violence et les mauvais commentaires qui secouent son institution. Ses engagements ne s'illustrent pas sur le fonctionnement des commissions qui sont souvent décriées. Tout comme l'absence de représentations de la FAF au niveau des structures de la CAF à l'instar des pays maghrébins et africains. Il est devant une équation compliquée à résoudre. Va-t-il y arriver ? Va-t-il répondre à toutes les impatiences ? Va-t-il tirer son chéquier de réponses ? Difficile, au regard de l'accélération des infos qui coulent sur les divers dossiers qui prennent de l'eau à force de leur mauvais traitement notamment à la fin de la saison footballistique qui aurait pu être une référence. Ceci reste qu'une hypothèse dans le cas où la seconde qui s'approche du terrain miné risque de planter l'autre question qui est au cœur d'une actualité brûlante. En l'occurrence, son élection à la tête de la FAF, ce 20 mars 2017 faite avec la bénédiction des pouvoirs publics. A ce sujet, le président de la JS Saoura, Mohamed Zerouati, ex-membre de la commission électorale pour les élections de la FAF déclarait à la face du monde «que le processus électoral était bel et bien aiguillé par le ministère de la Jeunesse et des Sports et certaines parties influentes... Aujourd'hui, je l'avoue, nous avons répondu favorablement à des injonctions directes du MJS et de certaines parties pour faciliter l'élection de Zetchi à la tête de la fédération. Nous avons signé des directives écrites du MJS dans ce sens. Les écrits sont encore là». Des déclarations appuyées par l'ex-membre de la commission électorale de la FAF, Ali Baâmeur, lequel à son tour remonte le fil des faits en précisant : «à l'époque, j'avais attiré l'attention des membres de la commission électorale et du MJS sur les risques d'une telle démarche illégale. J'avais mis en garde le MJS contre une menace de sanctions de la FIFA mais ils n'ont pas voulu m'entendre alors j'ai préféré me retirer sans faire de bruit pour ne pas être accusé de trahison», disait-il. Sur un autre chapitre, il y a la mécanique du bureau fédéral qui ferait semblant de produire de l'effet positif sur la gestion et l'autre, c'est celle des commissions qui ratent les meilleures solutions pour sortir de la critique des médias, dirigeants et des observateurs qui alertent le président sur ce qui se passe sur les terrains de football. Le dernier en date, c'est le volumineux dossier de la corruption et de marchandage qui fait l'effet d'une bombe. Ce vendredi, sur les ondes de la chaîne nationale radio, c'était au tour du président de l'USM Annaba, Abdlbasset Zaïm, de s'installer dans le carré des dénonciations. Il confirme que ce phénomène existe bel et bien et serait même «une monnaie courante dans le championnat de Ligue 2». Il n'a pas à alerter qui de droit, mais selon lui, c'est comme verser un bidon d'eau dans l'océan. Il regrette tout comme ses collègues que de pareilles situations se déroulent non seulement en catimini, mais elles confirment «que c'est une pratique courante». On oserait même rapporter les propos des quelques dirigeants qui pensent que ce train de vie arrangerait les affaires des uns et des autres. Puisque ce n'est un secret pour personne. «Mon club a fait du reste les frais de cette corruption cette année, nous avons été lésés par les arbitres». Les références ne se cachent pas, c'est même au grand jour, dit-on sur une autre échelle. Le match USM Annaba-WA Tlemcen (0-1), interrompu à la 83e minute suite à l'agression d'un des deux arbitres assistants. Récemment, le président de la JSK, Cherif Mellal avait accusé publiquement son homologue de l'O Médéa, Mahfoud Boukelkal, de tentative de corruption. Qu'avait dit Mellal pour se défendre : «Tout au long de la semaine, Boukelkal a tenté de me joindre au téléphone pour me demander de lui céder les points de la partie. Mais nous avons fait la sourde oreille. Le jour du match, à quelques minutes de la fin, il me demande de lui céder le match. Proposition faite en présence des témoins…», devait-il ajouter. Le président de l'OM, Boukelkal, a nié en bloc les graves accusations de Mellal. La FAF a saisi la commission d'éthique après ces graves accusations. Amar Bahloul, membre du BF, opta pour le recours direct à la justice «les accusations se sont multipliées ces derniers temps sans que les instances réagissent». Mais la commission de discipline n'a pas jugé utile de prendre ce chemin, décida de mettre le feu à ce dossier en sanctionnant les deux présidents avec à chacun sa dose. Chérif Mellal est interdit d'accès aux terrains et vestiaires pour une période de trois mois à compter du 25 mars pour «atteinte à la dignité et à l'honneur envers un officiel de match». La rue s'interroge sur l'absence d'une enquête sérieuse qui déboucherait sur des confrontations et l'analyse des déclarations des deux parties. Pour Mellal, «Zetchi est un ‘incapable'. Il n'a pas voulu mener une enquête sur ce qui s'est passé avant et pendant le match OM-JSK», avant de conclure «j'ai défendu les intérêts de mon équipe et je vais continuer à le faire. La commission de discipline ne s'est pas basée dans son verdict que sur les images de la télévision. Les magouilles gangrènent notre football».