Avec 39 buts marqués en seulement 22 matches, il a non seulement grandement contribué au sacre de son club dans le championnat qatari cette saison, mais surtout explosé le record du meilleur buteur. Parmi les stars Riyad Mahrez, Sofiane Feghouli et Yacine Brahimi, il fait figure de parfait inconnu : Baghdad Bounedjah, fort de ses statistiques hallucinantes au Qatar, s'est pourtant imposé comme l'atout offensif no1 de l'Algérie dans sa quête du sacre continental à la CAN. "Vous ne le savez peut-être pas, mais je vis à Doha avec Djamel (Belmadi) et Baghdad (Bounedjah). Pour moi, Baghdad est l'un des meilleurs attaquants africains" : quand le compliment vient de Samuel Eto'o, l'un des plus grands buteurs de l'histoire du continent, c'est que la machine à buts algérienne mérite vraiment le détour. Depuis son arrivée à Al Sadd en 2015, le Fennec (27 ans), aux faux airs de mousquetaire avec sa moustache à la d'Artagnan, ne cesse d'affoler les compteurs. Avec 39 buts marqués en seulement 22 matches, il a non seulement grandement contribué au sacre de son club dans le championnat qatari cette saison, mais surtout explosé le record du meilleur buteur détenu auparavant par l'Irakien Ahmed Radhi... avec seulement 32 buts en 1994. Sur l'ensemble de l'année 2018, il a inscrit la bagatelle de 58 buts, dont 7 contre Al Arabi dans le même match ! De quoi faire dire à son illustre coéquipier Xavi qu'il ne sera jamais oublié après son septuplé historique. Talent "local" Certes, le niveau du championnat qatari n'est pas aussi relevé que ses homologues européens, relativisant légèrement les performances de Bounedjah, mais ses 11 buts inscrits en 25 sélections avec l'Algérie ont démontré sa capacité à pouvoir évoluer à l'échelon international. S'il n'a pas encore marqué dans le jeu avant le 1/8 de finale de CAN 2019 dimanche contre la Guinée, avec seulement un penalty transformé face au Kenya (2-0), Bounedjah a déjà fait étalage de toutes ses qualités depuis le début du tournoi. Au point de pousser Islam Slimani, héros de l'épopée du Mondial 2014, et Andy Delort, nouvelle recrue des Verts, sur le banc des remplaçants. "Bounedjah, si j'étais défenseur, je ne voudrais pas jouer contre lui, il se déplace tout le temps, il joue formidablement avec son corps. Il joue à la fois à l'ancienne et de façon moderne", a salué la légende sénégalaise El-Hadji Diouf, dimanche dernier, lors d'un point-presse de la Confédération africaine au Caire. Dans un effectif dominé par les binationaux, Bounedjah fait partie de la nouvelle vague des talents locaux arrivés en masse en sélection sous l'impulsion de Djamel Belmadi, à l'image de Youcef Belaïli, buteur décisif contre le Sénégal (1-0), ou Youcef Atal, la pépite de Nice.
L'Europe, prochaine étape ? Encore en sixième division à l'âge de 20 ans, le natif d'Oran s'est révélé en 2014 à l'Etoile du Sahel, l'un des plus grands clubs africains, où il a terminé meilleur buteur du championnat tunisien dès sa première saison. Après deux victoires en Coupe, il rejoint la Ligue qatarie. Le lieu de son éclosion. Pisté par plusieurs clubs européens, l'Algérien a déjà séduit l'Egypte, pays hôte de la compétition africaine, et son public de connaisseurs. "C'est un honneur que mon nom circule dans les rues égyptiennes, surtout au sein d'équipes comme Al-Ahly et Zamalek. Mais j'ai un contrat (jusqu'en 2024, ndlr) à Al Sadd et je le respecte", a-t-il confié après le match contre la Tanzanie (3-0) à un média égyptien, dans des propos relayés par le site DZfoot. "Je pense qu'il a les qualités pour jouer par exemple en France, car c'est un footballeur plutôt complet, travailleur, et qui peut encore progresser", a confié Serge Romano, l'entraîneur adjoint de l'Algérie, à Jeune Afrique en mars dernier. Si les Verts continuent leurs belles performances, le mercato risque d'être animé pour Bounedjah.