Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a dépêché des émissaires de haut rang auprès de plusieurs homologues du continent pour leur assurer que leurs citoyens étaient les bienvenus dans son pays, malgré la vague de violences xénophobes du début du mois. Cette mission, emmenée par l'ex-ministre Jeff Radeba, a quitté l'Afrique du Sud samedi et doit faire étape au Nigeria, au Niger, au Ghana, au Sénégal, en Tanzanie, en République démocratique du Congo et en Zambie, a annoncé hier la présidence. Les émissaires doivent notamment confirmer à leurs interlocuteurs que leur pays "s'engage à respecter les idéaux panafricains d'unité et de solidarité" et les informer des mesures prises par Pretoria "pour mettre un terme aux attaques et juger leurs auteurs". Au début du mois, l'Afrique du Sud a été secouée pendant plusieurs jours par une vague d'émeutes et de pillages dirigées en priorité contre les habitants et les commerces des étrangers, principalement dans sa plus grande ville Johannesburg. Ces violences ont fait au moins 12 morts, dont une majorité de Sud-Africains, et causé d'importants dégâts. Samedi, M. Ramaphosa a été hué au Zimbabwe lors des obsèques de l'ancien président Robert Mugabe et a présenté ses excuses aux Zimbabwéens après les émeutes qui ont visé les étrangers. "Nous travaillons très dur pour encourager notre peuple à accueillir toute la population des pays africains", a-t-il assuré, "les Sud-Africains ne sont pas xénophobes". Les violences xénophobes sont fréquentes en Afrique du Sud, nourries par le chômage endémique et la pauvreté.