Organisé à l'initiative du département langue et culture amazighes de l'UMMTO, ce colloque de trois jours est inscrit sous le thème "La chanson kabyle et berbère : une quête identitaire et revendicative permanente". L'auditorium de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou (UMMTO) abrite depuis hier, et jusqu'à demain, le 1er colloque international consacré à la chanson kabyle et berbère. Ce colloque organisé à l'initiative du département langue et culture amazighes de l'UMMTO, et placé sous le thème "La chanson kabyle et berbère : une quête identitaire et revendicative permanente", a été une occasion pour les différents intervenants à ce colloque d'aborder le thème de la chanson à travers plusieurs aspects, notamment anthropologique, historique, sociologique, linguistique et enfin son importance dans l'imaginaire. À ce propos, la présidente du colloque, Mme Kherdouci Hassina, a indiqué qu'"à travers ces trois journées, il est question de redonner aux chants kabyles et berbères leurs lettres de noblesse". "Par ce colloque, nous souhaitons valoriser la chanson pour être un domaine qui va rassembler tous les Berbères et être aussi un outil d'affirmation de soi", a-t-elle soutenu, et de poursuivre, sur le même sujet : "Il se veut aussi un projet qui va ouvrir des pistes à de futurs chercheurs qui vont se focaliser sur le chant et ses différentes caractéristiques dans le domaine amazigh et culturel." Evoquant le thème essentiel du colloque, notre interlocutrice a considéré que "la chanson est une façon douce et rythmée de revendiquer son identité". Dans ce sens, elle a expliqué : "Nous avons voulu faire le tour de la chanson kabyle et berbère pour montrer aussi que nous avons des textes sensés et significatifs qui ont pour thème récurrent l'identité." Dans la même optique, Pr Mohammed Djellaoui, qui a abordé le thème de "L'identité dans les chants traditionnels amazighs", a axé son intervention sur le cas de la Kabylie, le Rif et le Chleuh. Selon ce chercheur, dans chacune de ces régions, la chanson a repris la dimension culturelle, historique et civilisationnelle de la société. "C'est d'ailleurs grâce à la chanson que nous parlons actuellement tamazight", a-t-il soutenu. À souligner qu'une série de conférences est aussi prévue aujourd'hui. Il sera, entre autres, question de "La chanson kabyle comme forme de critique des mutations socioidentitaires de la Kabylie", dont la conférence sera animée par Hakim Hamzaoui, enseignant à l'université d'Alger. À travers cette communication, il compte s'étaler sur les nouvelles thématiques dans la chanson kabyle, telle que "l'autocritique". "La critique des mutations socioidentitaires de la Kabylie par la chanson permet de sensibiliser le citoyen aux dangers de la mondialisation qui veut imposer un même mode de vie et une même culture", a souligné M. Hamzaoui.
