Résumé : Samia demande à Rym de l'aider. Elle veut s'installer en Italie avec sa fille. Rym n'en revient pas. Elle pensait que Samia était heureuse avec son mari. Mais cette dernière lui narre son désarroi et insiste sur le fait que Djamel ne voulait pas divorcer. Samia se met à pleurer. -Il n'aurait jamais accepté de se séparer de moi. La seule solution qui restait, c'était de m'éloigner. -Et tu appelles ça une solution ? -S'il te plaît, Rym, essaye de me comprendre. Si j'ai tracé tout ce plan, c'est dans le seul but de voir Djamel prendre une décision sérieuse. Enfin, je veux dire qu'il puisse penser un peu à son avenir. -Et tu crois que Djamel va rester les bras croisés alors que toi tu cours les contrées lointaines ? -Non. Bien sûr que non. C'est pour cela que j'ai besoin de ton aide, Rym. Rym se met à réfléchir. Elle regarde Maya qui jouait toujours avec le chien et se demande si Samia avait pensé au prix à payer pour s'éloigner de Djamel. La petite a besoin de son père, et ce dernier est en droit de réclamer la présence de sa fille auprès de lui. Et puis, à bien y penser, cette fugue aurait plutôt l'air d'un abandon du foyer. Elle regarde Samia qui, les mains croisées autour de ses genoux, attendait toujours sa réponse. -Alors, Rym ? -Eh bien, je n'aimerais pas être complice dans toute cette histoire, Samia. Je me sentirais coupable envers Djamel toute ma vie. -Mais tu n'as rien à voir avec lui, toi. -Mais si, ma chère amie ! Si je t'encourage à mettre ton plan à exécution, je serai même indirectement ta complice. Samia ouvre ses deux mains. -Que vais-je faire alors, Rym ? -Je te conseillerais plutôt de bien réfléchir. Je n'aimerais pas que tu aies à regretter plus tard ton geste. Te rends-tu compte que tu es en train de trahir la confiance de ton mari ? La jeune femme, qui avait le visage inondé de larmes, réplique : -Je ne le trahis pas. Je vais lui écrire et tout lui expliquer. Il comprendra alors que tout ce que je suis en train de faire n'est que pour son bien. -Et s'il pense le contraire ? -Non. Même s'il pense le contraire, sa mère l'obligera à prendre une autre femme. Rym affiche un air navré. -Djamel ne pourra jamais aimer une autre femme que toi. -Et moi, je ne pourrai jamais accepter de le voir malheureux dans quelques années. Je sais qu'au fond de lui-même, il désire d'autres enfants. Rym secoue la tête. -Ma parole, tu es têtue. Moi, je pense que Djamel n'osera jamais plus regarder une autre femme, quelle que soit l'influence de sa mère. C'est un homme de caractère, qui partira à ta recherche sans plus tarder, dès qu'il recevra ta missive. -Eh bien, il pourra courir. J'ai décidé de le quitter, et aucune force au monde ne me fera revenir sur ma décision. Elle se mouche, et Rym lui tend une tasse de café corsé. -Bois. Cela te remontera. Samia se met à boire à petites gorgées le liquide noir et brûlant. Elle jette un coup d'œil à sa montre et constate que la journée était bien avancée.
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