RESUME : Juste avant le retour de Samia au pays, Rym vient rendre visite à son amie. Cette dernière est toujours confuse. Djamel va-t-il lui pardonner son geste ? Elle n'en est pas si sûre. Pourtant, Rym est formelle, Djamel doit l'aimer encore… 74eme partie Samia soupire. - Espérons-le. Mais je préfère me tenir encore à l'écart quelque temps. - Je ne te le conseille pas. Tu as déjà perdu assez de temps comme ça. J'aimerais que tu voies les choses en face Samia, il est grand temps pour toi de donner un sens à ta vie. Samia hausse les épaules. - À mon âge ? - Oh ! arrête tes balivernes ! Je vais plutôt être jalouse de te savoir aimée et adulée par un homme comme Djamel. Samia rit. - Et toi donc ? - Moi ? Depuis que les enfants ont grandi, mon mari ne me regarde même pas. Il est tout le temps plongé dans ses conférences et séminaires. Je ne sais même pas s'il se rappelle qu'il a une femme. - Allons, Rym. Tu as bien accepté de le suivre dans tous ses déplacements. La femme d'un ambassadeur peut se targuer de visiter des pays des quatre coins du globe sans avoir à s'en plaindre. Tu as tout vu, tout eu. - Oui, j'ai tout eu, l'interrompt Rym. Sauf la chaleur de l'amour. Samia s'approche de son amie et la prend par les épaules. - L'amour n'est pas tout dans la vie. - Oh que si, s'écrie Rym. Que si. Sans amour, sans chaleur, on se sentirait seule même au milieu de la foule. C'est cette sensation que je ressens quand je me retrouve dans des pays lointains et sans aucun lien familial. Mon mari trouve que j'exagère et qu'il y a des milliers de femmes qui aimeraient être à ma place. Mais je sais de quoi je parle. Jamais, au grand jamais, lors de toutes ces années de mariage, je n'ai ressenti une once de cette chaleur que Djamel a su t'offrir. Samia baisse les yeux. - Tu crois que c'est ça l'amour ? - C'est ça l'amour Samia. Djamel t'aime. Il t'a aimé et t'aimera toujours. Un amour aussi profond ne saurait s'effacer ni par l'éloignement ni par aucun autre obstacle. J'aimerais vivre ne serait-ce qu'une heure de ma vie, ce que toi tu as vécu durant des années avec ton mari. Rym s'essuie les yeux au grand étonnement de Samia qui ne l'avait jamais vu pleurer auparavant. - Tu pleures ? - Oui, et tant mieux car cela me soulage. C'est ce que je fais durant les longues nuits que je passe en solitaire dans les grandes et vastes villas diplomatiques. Samia est émue. - Je pensais… - Tu pensais que tous les hommes étaient comme ton mari ? Détrompe-toi, Samia, Djamel est une espèce rare et en voie de disparition. N'importe quelle femme dans ce monde t'envierait pour ce simple et grand bonheur qu'il a su construire pour toi malgré vos problèmes quotidiens. Y. H. (À suivre)