Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé que les manifestations survenues après l'incident de l'avion ukrainien n'étaient pas représentatives de l'ensemble du peuple, s'exprimant lors de la prière du vendredi à la mosquée Mosalla de Téhéran, qu'il a dirigée pour la première fois depuis 2012, selon la télévision d'Etat. Des manifestations de colère contre les autorités, qui ont eu lieu depuis samedi à Téhéran et dans d'autres villes après l'incident d'un Boeing d'Ukraine International Airlines (UIA), abattu "par erreur" quelques minutes après son décollage de Téhéran, a fait 176 morts, en majorité des Iraniens et des Canadiens. Cette catastrophe est un "accident amer" qui "a brûlé notre cœur", a déclaré Ali Khamenei. "Mais certains ont essayé de (l'utiliser) de façon à (faire) oublier le grand martyre et sacrifice" de Soleimani. Le 3 janvier, le général iranien Qassem Soleimani, un dirigeant des Gardiens de la Révolution, armée d'élite iranienne, a été tué dans un raid aérien américain près de l'aéroport international de Baghdad. Cinq jours plus tard, le 8 janvier, l'Iran a en riposte tiré des missiles sur deux bases abritant des Américains en Irak. Selon le Pantagone, la riposte iranienne a fait 11 blessés parmi les soldats américains. Louant l'action de Soleimani en dehors des frontières du pays pour la "sécurité" de la nation iranienne, l'ayatollah Khamenei a affirmé que le peuple iranien était en faveur de la "fermeté" et de la "résistance" face aux "ennemis". Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, une cérémonie jeudi à la mémoire des victimes du crash à Ispahan (Centre) a tourné à la manifestation hostile aux autorités. Vendredi, les autorités iraniennes ont annoncé qu'"à la demande répétée de la population", des rassemblements de soutien au "système sacré de la République islamique" et aux forces armées contre les Etats-Unis auraient lieu dans la journée dans tout le pays, à l'exception de Téhéran.