Le ministère du Commerce menace les commerçants indélicats qui s'adjugent le droit de vendre plus de 25 DA le lait subventionné. Ceux-là mêmes qui pratiquent la vente concomitante en obligeant le client à acheter un sachet de lait de vache pour 4 sachets de lait pasteurisé. Le premier responsable du département accorde à ces épiciers un délai d'une semaine pour se conformer à la réglementation en vigueur et abandonner leurs infractions. Dans un premier temps, la tutelle se contente d'avertir seulement ces commerçants fraudeurs sans recourir aux sanctions prévues par la loi. Mais au cas où ces derniers persisteraient dans leur entorse aux règles régissant les pratiques commerciales liées à ce produit, des mesures, qui peuvent aller jusqu'à la fermeture de leurs locaux et au rayage de leurs noms du Centre national du registre du commerce, seront prises à leur encontre. "Ceux qui considèrent que ce lait à 25 DA n'est plus rentable n'ont qu'à ne plus le commercialiser", a déclaré, hier, le ministre Kamel Rezig en marge d'une rencontre sur les exportations. Selon lui, le ministère dispose de solutions de rechange et n'écarte pas l'éventualité de permettre aux producteurs de commercialiser eux-mêmes le lait en sachet. Force est de constater que les différents ministres, qui se sont succédé à ce département ministériel durant ces trois dernières décennies, n'ont pu résoudre les nombreux problèmes soulevés par les acteurs de cette filière. L'Algérie demeure toujours un grand importateur de poudre de lait, avec un volume de 50% de ses besoins importés, pour un montant de près de 1,3 milliard de dollars. Notre pays produit annuellement quelque 3,5 milliards de litres de lait, pour un marché estimé à environ 4,5 milliards de litres, soit un déficit d'un milliard de litres comblé par les importations. La poudre de lait, importée par l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), avoisine les 400 000 tonnes/an. Cette poudre de lait, subventionnée, faut-il le préciser, par l'Etat dans le but de combler le déficit enregistré par la production locale, est destinée principalement aux laiteries pour la production du lait en sachet. Les quantités de lait cru collectées ont, quant à elles, augmenté de 350 millions de litres en 2009 à 850 millions de litres en 2019. Néanmoins, ces quantités restent en deçà des besoins nationaux en la matière. Tous les observateurs très au fait du secteur s'accordent à dire que seule la production nationale peut réduire les importations de la poudre de lait. Mais en Algérie, les quantités de lait cru produites chaque année ne peuvent répondre actuellement à la demande nationale. Pis encore, la production locale de lait de vache a régressé de 35% à 25%. Ces 10% de pertes représentent en fait le volume qui n'est pas recensé, puisqu'il alimente d'autres circuits que celui destiné à la production laitière.