Désormais, tout cas suspect ou avéré de contamination au Covid-19 qui ne se conforme pas aux prescriptions de soins, de dépistage ou de confinement sanitaire risque une peine d'emprisonnement et une amende. Dans une instruction adressée, hier, aux ministres de l'Intérieur, de la Justice et de la Santé ainsi qu'à l'ensemble des walis, le Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, a exigé de réquisitionner toute personne présentant des signes d'atteinte au coronavirus ne se conformant pas aux prescriptions d'usage. Il faut savoir que des personnes contaminées par le Covid-19 s'étaient enfuies des établissements de santé où elles étaient prises en charge, exposant ainsi la vie de leurs proches et d'autres citoyens au danger. D'où, certainement, cette mesure de M. Djerrad pour éviter que des cas similaires se reproduisent. Selon l'APS, cette instruction institue "une procédure de réquisition à engager lorsqu'une personne présentant des signes d'atteinte, ou qui est effectivement atteinte par le Covid-19, refuse de se conformer aux prescriptions médicales de soins, de dépistage ou de confinement sanitaire, ou lorsque la personne concernée interrompt ses soins ou quitte le lieu de confinement sanitaire, quelle que soit sa nature". Les services de sécurité ou la structure de santé concernée sont, selon cette directive du Premier ministre, "désormais tenus de saisir immédiatement le wali ou le président de l'Assemblée populaire communale territorialement compétents pour demander l'établissement d'une réquisition de la personne en cause". Précision importante : "L'émetteur de la demande doit accompagner celle-ci d'un certificat médical ou d'un rapport médical dûment établis par le médecin traitant", a recommandé M. Djerrad. Cela dit, les personnes ayant fait l'objet d'une réquisition encourent, selon l'instruction, "une peine de deux (2) à six (6) mois d'emprisonnement et une amende de 20 000 DA à 100 000 DA, conformément à l'article 187 bis de l'ordonnance 66-156 du 8 juin 1966 portant code pénal". Ayant pour objectif principal "la préservation de la santé des citoyens et de l'ordre public en ces circonstances", l'instruction du Premier ministre, a-t-on précisé, "constituera le dernier recours lorsque les efforts de persuasion s'avèrent sans effet sur la personne concernée". En somme, une mesure exceptionnelle à laquelle on ne recourra qu'en cas de nécessité absolue. Depuis l'enregistrement des premiers cas de contamination au Covid-19, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour limiter la propagation de l'épidémie, qui a causé jusqu'ici 29 décès et plus de 500 contaminations.