Depuis le début du confinement partiel à Constantine, ces bénévoles ont réussi à distribuer des centaines de repas aux familles des personnes hospitalisées, médecins confinés à l'hôtel El-Bey notamment, sans-abri, agents de l'ordre et réfugiés subsahariens. Des volontaires ont décidé de se mobiliser, tous les jours, pour assister la population isolée et vulnérable qui subit les conséquences parfois dramatiques de la crise sanitaire qui secoue le pays. Au moment où le confinement de la population s'installe dans l'antique Cirta comme partout ailleurs, affectant particulièrement les couches démunies de la société dans leur subsistance même, des campagnes de solidarité déclinées sous diverses formes voient le jour et se manifestent à travers plusieurs endroits de la wilaya. Dans ce sillage, un groupe de jeunes activistes du Hirak à Constantine a choisi de traduire le civisme et la cohésion sociale légendaires du soulèvement populaire du 22 Février 2019 sur le terrain de la solidarité. Parmi les premiers à avoir tiré la sonnette d'alarme invoquant les risques de la propagation de la pandémie de coronavirus et partant en lançant des appels à la raison afin de surseoir à la poursuite des marches et rassemblements populaires dès la mi-mars dernier, ils n'ont pas eu de répit pour autant, puisqu'ils s'étaient mis au travail de proximité et de sensibilisation sur les dangers du Covid-19 immédiatement, avant de lancer de multiples opérations de désinfection des lieux publics et quartiers de la ville allant même jusqu'à distribuer gracieusement des moyens de protection, à savoir bavettes, gants et gel hydroalcoolique. Des bénévoles qui, depuis plus de vingt jours, se sont lancés dans des actions de solidarité plus concrètes qui ont réchauffé le cœur de centaines de personnes et de familles en situation précaire. Désintéressés, ils sont environ une quinzaine d'amis qui ont refusé de rentrer chez eux en laissant les personnes en détresse livrées à leur sort en ces temps de confinement et, partant, de leur venir en aide et au moins de subvenir à leurs besoins élémentaires. Ils s'appellent Chahra, Akram, Sohaib, Kamel, Lounis, Rosa, Borhane, Charaf, Anis, Ayoub et autres, lesquels font preuve chaque jour d'une mobilisation sans faille dans une véritable course contre la montre entre acquisition de denrées, cuisson, préparation des rations et distribution aux quatre coins de la ville des repas chauds ou froids aux nécessiteux. Pour ce faire, ils se sont mis sous l'égide d'une association qui a pignon sur rue dans le domaine de l'art et de la culture à Constantine, Numidi Art en l'occurrence, qui s'est mise à la besogne, conjoncture oblige, pour assister la population isolée et vulnérable qui subit de plein fouet cette crise sanitaire sans précédent. Leur mission consiste à collecter des dons sous différentes formes de bienfaiteurs et préparer quotidiennement des repas (chauds et froids) pour les distribuer aux sans-abri (SDF) et réfugiés subsahariens éparpillés sur les quatre coins de la wilaya avant 19h. Depuis le début du confinement partiel à Constantine, ces bénévoles ont réussi à distribuer des centaines de repas aux familles des personnes hospitalisées, médecins confinés à l'hôtel El-Bey notamment, sans-abri, agents de l'ordre et réfugiés subsahariens. Ces derniers ont également reçu des vêtements et des couvertures. Des centaines de couffins comprenant des denrées alimentaires essentielles ont été également distribuées sur les familles démunies. Aussi, des dizaines de visières ont été offertes au personnel hospitalier de l'EPH de Didouche Mourad à Constantine par le même groupe. Plus que jamais, citoyenneté et solidarité prennent tout leur sens à travers cette initiative, largement saluée par la population constantinoise et sur la toile notamment. Des actions qui ont insufflé d'autres élans voués à la solidarité à travers des quartiers et communes de Constantine, à l'instar de la nouvelle ville Ali-Mendjeli ou à El-Khroub où, petit à petit, des groupes de bénévoles s'installent, à l'exemple de Chahra & Co. Chahra Boukela est en fait ce boute-en-train devenue durant des mois la mascotte du Hirak constantinois et non moins la locomotive de cette initiative.