La Grèce va envoyer "par précaution" d'ici à demain 400 policiers à sa frontière terrestre avec la Turquie (Nord-Est) afin d'empêcher un éventuel afflux de migrants, a-t-on indiqué hier de source policière. L'objectif est "de renforcer par précaution les patrouilles policières" le long du fleuve Evros qui marque la frontière terrestre avec la Turquie, a indiqué Thodoros Chronopoulos, porte-parole de la direction de la police grecque. Le ministre grec de la Protection du citoyen, Michalis Chryssohoïdis, s'est rendu hier à Evros pour des entretiens avec la police et les autorités locales. Athènes craint une nouvelle pression "migratoire" d'Ankara sur l'Europe après le recul de l'épidémie de Covid-19, après l'afflux de migrants dans la région d'Evros fin février. En quête alors de soutien en Syrie, la Turquie avait annoncé le 29 février qu'elle n'empêcherait plus les migrants de passer en Europe. Des milliers de demandeurs d'asile s'étaient aussitôt massés au poste-frontière grec de Kastanies (Pazrakule, du côté turc), qui depuis est resté fermé. Athènes avait alors demandé et obtenu l'aide européenne pour empêcher les demandeurs d'asile de traverser la frontière et des refoulements illégaux de migrants avaient été dénoncés par des ONG de défense des droits de l'Homme. Une centaine de policiers européens envoyés en mars par l'Agence de la protection des frontières européennes, Frontex, sont restés sur place depuis. Mais la pandémie de coronavirus a contraint la Turquie à faire marche arrière fin mars et Ankara a ramené les demandeurs d'asile massés à la frontière gréco-turque dans des camps à l'intérieur du territoire turc. R. I./Agences