Après trois jours de macabres recherches, 52 corps ont été retrouvés au large de la Tunisie, pour la plupart des migrants originaires d'Afrique subsaharienne, après le naufrage de leur embarcation clandestine en route pour l'Italie. Dès mardi, des pêcheurs avaient alerté les autorités tunisiennes après avoir découvert des cadavres flottant au large des îles Kerkennah, près de la ville portuaire de Sfax, dans le centre-est de la Tunisie. D'après des témoignages d'autres candidats à l'exil recueillis par les autorités, ces migrants se trouvaient à bord d'une embarcation partie de la région de Sfax, en direction de l'Italie, dans la nuit du 4 au 5 juin, avec 53 personnes à bord. Dix-sept corps supplémentaires ont été récupérés jeudi, faisant passer le bilan définitif à 52 morts, dont au moins 24 femmes, a précisé le directeur régional de la santé de Sfax, Ali Ayadi. Une personne est portée disparue. Le capitaine de l'embarcation, un Tunisien de 48 ans, originaire de Sfax, fait partie des victimes. Entre janvier et mai 2020, y compris pendant l'épidémie de Covid-19, les départs clandestins de Tunisie vers l'Europe ont été quatre fois plus importants que durant la même période en 2019, a indiqué l'ONU dans un communiqué. Selon le ministère tunisien de l'Intérieur, 2 226 personnes ont été interceptées en tentant de franchir les frontières maritimes les cinq premiers mois de 2020 dans 144 opérations. Le nombre d'arrivées en Italie a également augmenté, selon une ONG de défense des droits sociaux, le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES). "Un nombre croissant des personnes se lançant dans la traversée maritime viennent de pays d'Afrique de l'Ouest", a souligné le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) en Tunisie. De nombreux Africains subsahariens sont arrivés de Libye en Tunisie par la frontière terrestre en avril 2019, après la dégradation de la situation à Tripoli. Nombre des étrangers africains en Tunisie occupent des emplois précaires dans le tourisme. R. I./Agences