L'organisation onusienne dit appuyer la stratégie sanitaire adoptée par l'Algérie notamment les ripostes mises en branle pour juguler la pandémie de coronavirus. Quarante-huit heures après la vive réaction d'Alger, l'Organisation mondiale de la santé, comme contrainte de s'expliquer, a dû, hier, rectifier le tir par rapport aux déclarations de sa représentante pour l'Afrique sur la situation épidémiologique dans notre pays. Dans une déclaration rendue publique hier, l'Agence spécialisée de l'ONU a apporté des précisions quant aux propos tenus par le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de I'OMS pour l'Afrique sur l'accélération du coronavirus en l'Algérie et dans le continent noir. Sans aller jusqu'à faire ouvertement son mea-culpa, l'organisation internationale que dirige le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus appuie de manière claire et franche la stratégie sanitaire adoptée par l'Algérie notamment les ripostes mises en branle pour juguler la pandémie de coronavirus. Mieux encore, l'institution onusienne spécialisée trouve que toutes les mesures prises par les autorités sanitaires algériennes depuis l'apparition du premier cas le 25 février 2020 sont efficientes et "soutient les efforts de réponse déployés" jusque-là. "L'OMS apprécie les efforts que tous les Etats membres, y compris l'Algérie, ont consentis pour maîtriser la pandémie, tout en atténuant son impact économique. L'OMS s'engage à continuer de fournir un appui technique et stratégique en matière de santé publique", peut-on lire dans la déclaration diffusée par le bureau régional Afrique de l'OMS basé à Brazzaville. Les précisions de l'Organisation mondiale de la santé s'apparentent plus loin à une sorte de désapprobation tacite de la déclaration faite vendredi dernier par le Dr Matshidiso Moeti, en écrivant que "l'OMS continuera à soutenir l'Algérie et tous les Etats membres dans leurs efforts de réponse à la pandémie de Covid-19, et à traiter d'autres questions sanitaires prioritaires. L'Organisation est engagée à améliorer la santé de tout un chacun et à sauver des vies, partout et en toutes circonstances". En reprenant la genèse de cette "provocation scientifique", le bureau régional de l'OMS Afrique a expliqué que "dans sa réponse, le Dr Moeti a indiqué que la région connaît une augmentation constante de cas de Covid-19 et qu'un certain nombre de pays, dont l'Algérie, gèrent les zones à incidence élevée en prenant des mesures de santé publique fortes. Plus précisément, le Dr Moeti a mentionné "... quelques zones à incidence élevée devant être gérées dans un certain nombre de pays, comme c'est le cas actuellement en Afrique du Sud, en Algérie, au Cameroun par exemple". L'Agence spécialisée de l'ONU impute cette "controverse scientifique" entre Alger et l'OMS, à de prétendues fausses lectures des propos tenus par le Dr Matshidiso Moeti par certains médias. "Les remarques de la directrice régionale ont été mal interprétées par certains médias, qui les ont assimilées à une identification de l'Algérie comme étant une zone à incidence élevée dans la région. En fait, le Dr Moeti a fait référence à l'Algérie comme étant un exemple à suivre de pays qui gère des zones à incidence élevée, comme le font un certain nombre d'autres pays", fera remarquer le bureau régional Afrique qui n'a pas tari d'éloges sur toutes les mesures prises par les autorités algériennes dans le cadre de la lutte contre la Covid-19, en saluant au passage la création de la cellule opérationnelle chargée d'investigations et de suivi des enquêtes épidémiologiques. En fait, la sortie médiatique d'hier de l'organisation du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus se veut comme une attaque incongrue et gratuite contre les organes de presse. L'agence spécialisée de l'ONU semble avoir trouvé le "bouc émissaire" qu'elle recherchait pour dissimuler les "critiques" dont elle fait l'objet depuis l'apparition de l'épidémie de coronavirus. Pourtant, les médias n'ont fait que relayer des déclarations publiques de la directrice régionale de l'OMS, suivies de la réaction officielle du gouvernement algérien. En somme, la réplique d'Alger par la voix du comité scientifique aux déclarations de la directrice régionale pour l'Afrique semble être justifiée. Un représentant d'une organisation internationale, tenu par le droit de réserve diplomatique, ne peut se permettre des affirmations publiques qui laissent planer des doutes sur les situations épidémiologiques communiquées par l'instance scientifique algérienne. D'ailleurs, les autorités algériennes ont réfuté dans le fond et dans la forme "une manipulation des données quotidiennes de l'OMS concernant les cas de contaminations en Algérie". Alger, selon un communiqué de la présidence de la République, avait qualifié les déclarations de la directrice régionale de l'OMS de "dépassement de ses prérogatives, qui pourrait être mû par des considérations sélectives". Les membres de l'instance scientifique algérienne ont prouvé l'efficience et la justesse de toutes les décisions prises dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. La généralisation du protocole thérapeutique basé sur la chloroquine et le recours au scanner pour la détection précoce de la maladie est aujourd'hui adoptée et défendue par l'OMS.