Le verdict de l'affaire des 14 manifestants placés en garde vue vendredi dernier et présentés, lundi matin, devant le parquet de Tizi Ouzou qui a décidé de leur comparution immédiate devant le juge, a été rendu ce mardi à l'aube, après une audience marathon qui a débuté depuis la veille à 13h. Selon des membres du collectif d'avocat de défense des détenus, neuf manifestants ont été acquittés et cinq autres ont écopé de peines diverses. Parmi ces cinq condamnés, deux ont écopé d'une année de prison ferme sans leur placement sous mandat de dépôt et deux autres ont été condamnés à six mois de prison sans mandat de dépôt également. Selon Me Halit Saïd, la condamnation la plus lourde est celle dont a écopé le jeune A. H. qui est d'un an de prison ferme avec mise sous mandat de dépôt. Selon les avocats, le fait reproché à ce jeune par la police qui a procédé à son arrestation, vendredi dernier, est la détention d'une arme blanche. Avant d'entamer leurs plaidoiries, le procureur de la république près le tribunal de Tizi Ouzou a requis une lourde peine à l'encontre de ces 14 manifestants qui ont été poursuivis pour trois chefs d'inculpation, "attroupement sans autorisation", "outrage à agents de l'ordre public" et "destruction de biens publics". Selon Me Nabila Smaïl, le procureur a requis cinq ans de prison ferme à l'encontre de tous les manifestants. Plus de quarante avocats se sont succédé durant plusieurs heures pour détruire les arguments du ministère public et plaider, brillamment comme à l'accoutumée, l'innocence des manifestants. Durant toute la durée de l'audience, des citoyens observaient un rassemblement devant le tribunal du centre-ville et continuaient, même tard dans la nuit, à réclamer la libération de ces jeunes arrêtés lors de la marche empêchée vendredi dernier au centre-ville de Tizi Ouzou. À noter que les avocats du collectif de défense des détenus ne comptent pas, soutiennent-ils, rester les bras croisés devant "le mépris" dont a fait montre le ministère public en violation, précisent-ils, de l'article 11 du code de procédure pénale, notamment en ce qui concerne la procédure préliminaire de garde à vue. Selon des indiscrétions, les avocats devaient se concerter, hier, pour décider des actions à entreprendre à l'effet de protester contre les agissements du ministère public.