Résumé : Samira reste figée dans l'entrée. Elle n'en croit pas ses yeux. Le jour qu'elle a tant espéré est arrivé. Radia et sa mère sont là. Elle perd connaissance. Houari regrette presque de lui avoir fait la surprise. Quand elle revient à elle, Nadia lui explique les raisons de ce voyage imprévu. Sa mère a fait un AVC et elle veut s'occuper d'elle. Elle voudrait aussi que Radia reste chez elle. À son grand bonheur... - Samira, je voudrais te parler, dit Nadia. En privé... - Oui, allons dans ma chambre. Elles s'excusent et vont s'isoler dans la chambre. Nadia la prend par les mains. - Ma chère amie, j'ai encore des problèmes avec Radia. Elle ne m'écoute pas. Elle fait toujours le contraire de ce que je demande. Elle me tourne souvent en bourrique. Je ne sais plus quoi faire avec elle. - C'est normal. Elle est en pleine crise d'adolescence. Cela lui passera. - Mais, en attendant, j'ai l'impression de devenir folle. Elle ne s'entend pas avec mes sœurs et mes nièces. Quand elles venaient passer les vacances chez nous, c'est à peine si elle leur parlait. Plus d'une fois elle s'en était prise à ses cousines, si bien que je me retrouvais dans la gêne. Samira soupire, triste pour sa fille qui a des problèmes relationnels avec son entourage. - Et au collège ? - Non, là-bas, tout se passe bien. Samira, si je te demande de la garder ici, c'est bien parce que tu es la seule personne chez qui elle veut aller et qu'elle écoute. Vous avez une relation hors du commun. À chaque fois que vous discutez, elle retrouve son calme et le sourire. Samira, je t'en prie, aide-moi. Ma mère se remet d'un AVC, elle aura besoin de calme, et si je prends Radia, elle assistera à nos conflits. Je ne veux pas me quereller avec elle devant ma famille. - Ne t'en fais pas. Je m'en occuperais comme si elle était ma fille, promet Samira. Cette petite coupure devrait lui permettre de réaliser combien tu l'aimes et surtout que tu ne lui veux que son bien. Une mère ne souhaite que le meilleur pour ses enfants. - Va le lui dire, renifle Nadia. Parfois, quand je l'entends, j'ai le sentiment d'être la pire mère au monde. - Mais non, tu exagères. Sa révolte finira par tomber. Sois patiente. Le conflit de générations existe depuis la nuit des temps, lui rappelle Samira. Je sais que ce sont des moments difficiles, mais la crise finira par passer et elle redeviendra la petite fille aimante et sociable que j'ai connue. Nadia, tu peux partir le cœur tranquille. Je vais lui parler et lui "casser" la tête au point où elle réalisera sa chance de t'avoir pour mère. - Merci, Samira. Je me sens mieux maintenant que je me suis confiée à toi. Je pars le cœur apaisé. Merci, ma sœur. Elle la serre dans ses bras et l'embrasse. - Je te serai reconnaissante à vie. - Je le fais avec plaisir. Pars le cœur tranquille. Je serai une mère pour elle. Quand elles retournent au salon, Samira remarque l'absence de ses filles puis croise le sourire rassurant de son mari. - Elles sont dans la chambre, dit-il. Laissons-les discuter. - Je voudrais lui dire au revoir, dit Nadia. Elle va me manquer. Samira l'emmène dans la chambre qu'occupait Narimène avant son mariage. Elle frappe avant d'ouvrir. Elles trouvent les deux filles sur le lit, en train de regarder des vidéos du mariage de Narimène. - Radia, ma fille, dit Nadia, nous partons. Je voulais te dire... - Oui, je ne ferai pas de bêtises. Je serai sage comme une image, promet la jeune fille, sans même la regarder, avant d'ajouter : -Bon voyage ! Nadia, peinée, regarde vers Samira, comme pour lui dire : "Tu vois ?" (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.