Dans bon nombre de communes de la wilaya, dont Baraki, El-Harrach, Sidi Moussa, Eucalyptus, Zéralda, Baba Ali, Birtouta, Souidania, Aïn Bénian et Rouiba, il a été remarqué une baisse notable. Les différentes communes d'Alger connaissent, ces jours-ci et contrairement aux dernières années, un recul remarquable des points de vente anarchiques des moutons pour l'Aïd El-Adha, suite à la décision de wilaya portant durcissement du contrôle sur cette activité non autorisée dans le cadre du renforcement des mesures de prévention contre la Covid-19, a-t-on constaté. Lors d'une sortie sur le terrain effectuée dans nombre de communes d'Alger, dont Baraki, El-Harrach, Sidi Moussa, Eucalyptus, Zéralda, Baba Ali, Birtouta, Souidania, Aïn Bénian et Rouiba, il a été remarqué un recul notable du phénomène, qui marquait habituellement ces lieux à l'approche de l'Aïd El-Adha, précisément dans les espaces publics et les bords de route, du fait de l'augmentation des cas de contamination à la Covid-19 à Alger, à l'instar d'autres wilayas. Dimanche dernier, le wali d'Alger, Youcef Chorfa, avait annoncé l'interdiction d'accès à la capitale des camions et véhicules de transport et de vente du bétail et du fourrage en dehors des points de vente autorisés, précisant que ces mesures excluent le transport du bétail destiné aux abattoirs, sur présentation d'un certificat vétérinaire. Une décision qui intervient dans le cadre du renforcement des mesures sanitaires et préventives visant à contenir la propagation de la pandémie de coronavirus, d'autant que certaines activités économiques et commerciales attirent davantage le grand public. Dans une déclaration à la Chaîne III de la radio nationale, le wali d'Alger a expliqué que ses services avaient ordonné l'interdiction de la vente de moutons dans les points de vente non autorisés, ce qui ne signifie nullement "interdire la vente des ovins en soi, mais plutôt organiser les méthodes de vente selon les mesures de prévention contre l'expansion du virus". Ces dernières semaines, la wilaya d'Alger a enregistré "l'entrée de centaines de camions de transport du bétail non soumis au contrôle vétérinaire", ce qui constitue, a-t-il dit, un risque pour la santé publique, particulièrement en cette conjoncture épidémiologique. La plupart des éleveurs approchés par l'APS ont affirmé la baisse des points de vente anarchiques dans les milieux urbains en raison, expliquent-ils, du contrôle renforcé des éléments de la Gendarmerie et de la Sûreté nationales et de la crainte des éleveurs saisonniers et spéculateurs de poursuites judiciaires. La disponibilité du cheptel face à la baisse de la demande "Les moutons sont disponibles", a affirmé un éleveur de la commune d'Ouled Chebel (sud de la capitale), ajoutant que les marchés algérois étaient approvisionnés de manière normale et réglementaire, notamment de Djelfa, de Biskra et de Laghouat. Il a appelé dans ce sens à l'ouverture d'un marché de gros dédié à la vente de bétails à Alger ainsi que la création d'un abattoir moderne. Contrairement aux années précédentes, cette année est marquée, à la fois, par une disponibilité en matière de bétails et "une demande timide", a fait savoir un vendeur à la commune de Birkhadem. Des observateurs ont expliqué "la baisse de la demande par la dégradation des revenus des citoyens dont les activités sont à l'arrêt en raison de la pandémie". Les prix de bétails de taille moyenne varient entre 38 000 DA et 45 000 DA, tandis que les prix des moutons les plus costauds avec de longues cornes sont entre 60 000 DA et 75 000 DA, a-t-on observé, relevant une forte demande sur la race d'Ouled Djellal et de Djelfa.
Le défi du respect des mesures de prévention Mohamed Salim, un citoyen quadragénaire rencontré au point de vente de cheptel (ferme privée) à la cité Plateau à Aïn Bénian, a indiqué que l'espace est ouvert et qu'il exerce lui-même l'activité de vente de cheptel tout au long de l'année, en toutes occasions. Toutes les conditions sanitaires préventives contre la propagation de l'épidémie de Covid-19 sont respectées à l'intérieur, d'autant plus que le propriétaire de la ferme a mis une pancarte invitant à l'obligation de porter une bavette, de désinfecter les mains par friction hydroalcoolique et de limiter l'entrée au lieu à seulement deux personnes à la fois. Un autre client, qui se trouvait au point de vente des moutons dans la région de Sidi M'hamed à Birtouta, à l'ouest d'Alger, et qui s'attelait avec soin au choix de la bête à immoler, affirme être un habitué de cet espace, propriété d'un éleveur qui vend son cheptel dans une ferme privée. Les clients s'y rendent pour choisir d'abord la bête et négocier son prix, a-t-il indiqué. Un autre éleveur à Baïnem (commune de Hammamet) estime que facebook est devenu désormais "un moyen efficace" pour "drainer les clients de toutes les communes de la capitale, d'autant plus que les photos, la taille et les prix des bêtes y sont affichés, ce qui épargne aux clients la contrainte du déplacement, comme ce fut le cas auparavant. Une solution qui s'est imposée du fait du confinement", a-t-il expliqué. À son tour, S. Mahmoud, un vétérinaire privé, a indiqué l'importance de l'hygiène et des mesures préventives contre la propagation de l'épidémie de coronavirus lors de la période de confinement sanitaire. Il cite le lavage à l'eau javellisée des outils et instruments utilisés dans l'immolation et la découpe de la bête, ainsi que le nettoyage à l'aide de la chaux du lieu du sacrifice, une fois l'immolation terminée, et ce, pour "éliminer toute source possible qui favorise la propagation de ce virus", a-t-il souligné.