Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Ali Khaldi, qui a effectué, avant-hier jeudi, une visite sur le site du nouveau stade 50 000 places de Tizi Ouzou, a pris la décision de résilier le contrat de réalisation de ce projet avec le groupe ETRHB, dont le patron, Ali Haddad, purge une peine de 18 ans à la prison d'El-Harrach. Dans un communiqué rendu public à l'issue de cette visite effectuée dans une totale discrétion, puisque même la presse n'a pas été conviée, le cabinet du wali de Tizi Ouzou a expliqué que la résiliation du contrat avec l'ETRHB, dont les comptes sont désormais bloqués, n'a pas été la seule décision prise par le ministre puisque ce dernier a également instruit les autorités de wilaya de préparer le cahier des charges des travaux restants à réaliser en vue du lancement d'un appel d'offres pour la relance du chantier. "Le ministre a instruit le directeur de la jeunesse et des sports dans la wilaya à l'effet d'exécuter, sous l'autorité du wali, ces décisions et d'accorder un intérêt particulier au projet", est-il souligné dans le communiqué de la wilaya qui a précisé que les travaux de ce chantier sont officiellement à l'arrêt depuis le 5 mai 2019. Soit tout juste quelques semaines après l'arrestation du patron de l'ETRHB Ali Haddad. À rappeler que depuis son lancement en réalisation, ce projet a toujours été au centre de la polémique en raison de l'énorme retard qu'il a accusé dans sa réalisation et de son coût que d'aucuns ont jugé exorbitant. En effet, le projet du stade de 50 000 places de Tizi Ouzou a été lancé le 11 mai 2010, comme mentionné dans l'ODS de démarrage de ses travaux, et sa livraison était initialement prévue pour le second trimestre de l'année 2013, soit un délai de 32 mois. Mais dix ans après son lancement, le projet n'est toujours pas achevé. Concernant son coût de réalisation, il y a lieu de rappeler que le montant initial de ce marché remporté par le groupement d'entreprises constitué de l'ETRHB Haddad et l'espagnol FCC Construction était de 32,5 milliards de dinars. Un coût revu plusieurs fois à la hausse avant pour atteindre les 58 milliards de dinars, et devenir ainsi un des stades les plus chers réalisés durant ces deux dernières décennies. Samir LESLOUS