Résumé : Les filles se réveillaient d'une sieste. La belle-famille est surprise par leur ressemblance. Khadidja s'interroge sur leurs liens de sang et si Samira n'a pas été mariée avant. Narimène se rappelle les photos que sa belle-sœur avait modifiées, mais elle n'en parle pas. Khadidja persiste, Samira a affaire dans son foyer et la jeune fille peut voyager seule. Sa famille l'accueillera à la gare. Houari est d'accord avec sa mère... Samira se sent étouffée, mais elle ne dit rien. Elle prépare le dîner, aidée de Narimène. Comme il fait bon dehors, les hommes se sont installés à la terrasse. Ses filles et Lila se sont isolées dans la chambre. Samira ne voulait pas que Khadidja soit derrière leur dos. -Ma parole, tu as avalé ta langue, remarque-t-elle. C'est à peine si tu desserres les lèvres. Serais-tu fâchée ? Samira respire un bon coup, refusant de se laisser emporter par les émotions. Ce n'est pas le moment de l'avoir sur le dos. Elle s'efforce à sourire quand elle se tourne vers elle. -Et pourquoi ? Parce que de jolies filles me ressemblent ? Non, yemma, il n'y a pas de quoi se fâcher. -Oui mais je sens bien que tu te débarrasserais volontiers de moi, glisse Khadidja. Je ne voudrais pas qu'il y ait des tensions entre nous. Pour moi, tu es une de mes filles. C'est pourquoi je me permets de te parler franchement. On se connaît depuis des années. -Oui, c'est vrai. Tu es une mère pour moi et je voudrais que cela ne change pas entre nous. J'ai l'impression que tu en fais une affaire d'Etat. Les filles se ressemblent, et alors ? Depuis que tu l'as vue, tu es assise sur des charbons ardents. Tu ne veux même pas changer de sujet. Khadidja hausse les épaules. -C'est plus fort que moi. Mon cœur me dit... -Arrête !, la prie Narimène. Changeons de sujet. Il n'y a rien de mal ou de honteux. Elle ne nous cache rien. Yemma, je t'en prie... Khadidja pousse un cri exaspéré parce qu'elle ne la soutient pas. -Va savoir... Mon cœur me dit... Samira abandonne ce qu'elle faisait et va à sa chambre. La vue de leurs valises qu'elle s'apprêtait à boucler avant leur arrivée lui arrache un soupir. Si sa belle-famille tarde chez elle, elle peut dire adieu à son voyage à Oran. Elle ne supporte pas l'idée que Radia puisse partir sans elles. Des larmes lui brûlent les yeux. Un toc à la porte l'arrache de ses pensées. Houari entre et ferme derrière lui. -Quand je t'ai vu quitter la cuisine, j'ai compris que tu n'en pouvais plus. Ça va ? Tu pourras tenir le coup ? -Comment voudrais-tu que j'y parvienne quand toi, tu me tournes le dos ?, lui reproche-t-elle. Pourquoi tu me fais ça maintenant ? Tu sais que je ne veux pas me séparer de ma fille. Elle est là temporairement, lui rappelle-t-elle. Dans quelque temps, des milliers de kilomètres nous sépareront et, que tu le veuilles ou non, on ne pourra pas se voir. Alors, laisse-moi profiter d'elle jusqu'au bout. -N'insiste pas ! Elle doit partir. C'est juste pour quelques jours. Elle reviendra ici... Si elle tarde, j'irai la chercher. Mes parents sont venus pour rester. J'ai appris que mon père a un souci de santé. Je vais m'occuper de lui et l'accompagner à ses rendez-vous. J'aurais bien emmené Radia à Oran, mais je ne peux pas les abandonner maintenant. Ils le prendraient mal. -Avant, tu n'en faisais qu'à ta tête. Depuis quand t'en préoccupes-tu ?, réplique-t-elle. -J'ai toujours fait ce que je voulais de ma vie. Je n'ai laissé personne décider pour moi. Tout est différent dans ce contexte. Ils ne se mêlent pas de ma vie. Ils ont besoin de moi. Je ne vais pas les abandonner. Je vais me consacrer à mon père. Samira, il est temps que Radia parte ! (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.