Résumé : Ils programmaient de partir le prochain week-end, mais c'est sans compter sur la visite de la belle-famille. Même Narimène et son mari sont venus. En appelant Nadia pour lui dire que c'est reporté, Samira ne s'attendait pas à ce que sa belle-mère s'en mêle. Elle ne peut pas abandonner son foyer pour s'occuper d'une vieille inconnue. Samira espérait que son mari intervienne, mais il la laisse affronter sa mère... - Tata ? Qui est-ce ? Pourquoi elle te crie dessus ? demande Radia qui vient de les rejoindre dans le salon. On vous entend depuis la chambre. - Ce n'est rien, ma chérie. Retourne te reposer, lui dit Samira, ne voulant pas qu'on la voie. La jeune fille était en train de faire une sieste quand sa belle-famille est arrivée. Ils restent bouche bée lorsqu'elle se tourne vers eux. Elle leur sourit tout en leur disant bonjour sans se rapprocher d'eux. Radia-Meryem arrive à son tour et Radia, l'aînée, la prend dans ses bras. Elles sont toutes trois de l'autre côté de l'îlot et prêteraient à un portrait de famille. Narimène et Khadidja échangent un regard interrogateur. En fait, toute la famille n'en revenait toujours pas de leur ressemblance. Elles portent toutes trois des hauts qui ont du rouge et leur ressemblance est plus que jamais flagrante. - Sobhan Allah, elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau, dit Khadidja à sa fille. De toute ma vie je n'ai pas vu ça ! - Mais si ! Mère, tu te rappelles de la cousine de papa qui ne pouvait pas voir en peinture sa belle-mère et qui a eu une fille son portrait craché ? Ou l'autre qui ne supportait pas son beau-frère ? - Oui mais ceux-là, c'est dans les gènes. Elles, elles n'ont aucun lien de sang. Je ne comprends pas... - Laisse tomber maman, dit Narimène. C'est juste une coïncidence. - Awah ! Pas à ce point. Je me rappelle des photos qu'elle avait dans un album... Narimène se mord la lèvre. Elle aussi a en mémoire les photos que Samira avait modifiées. Elle n'en parle pas à sa mère même si elle en meurt d'envie. Quand elle croise le regard de son frère, elle comprend qu'elle a bien fait de ne rien dire. - Mon cœur me dit qu'il y a autre chose, insiste Khadidja. - Arrête de t'imaginer des choses, finit par dire Houari. Moi, je ne te ressemble pas, mais je suis bien ton fils, n'est-ce pas ? - Mais tu as hérité de son caractère, dit Mahmoud, en riant doucement. Mais je reconnais que Radia et Meryem lui ressemblent beaucoup. Si on prend une photo maintenant, on pourra en conclure que c'est un portrait de famille. - Les mystères de la nature, dit Houari. Elle l'a toujours adorée, ajoute-t-il sur le ton de la confidence. C'est pourquoi notre fille lui ressemble. - Pff... Mais toutes deux ressemblent à ta femme, glisse Khadidja. Vraiment. Dis, elle n'a jamais été mariée avant ? Ce n'est pas sa fille ? Car, plus j'y pense, plus je suis convaincue que ce n'est pas par hasard. Est-ce que tu nous caches son passé ? - Yemma, l'interrompt Narimène. Tu regardes trop de séries télévisées. J'ai vu son extrait de naissance, elle n'a jamais été mariée avant. Quant à avoir un autre enfant... N'y pense plus, s'il te plaît ! Tu vas avoir une migraine pour rien. Elles se ressemblent et c'est tout. D'ailleurs, elles devaient partir. On a chamboulé leur programme. - Elle est assez grande pour voyager seule. Samira n'a rien à faire chez cette vieille, dit Khadidja, remettant le sujet sur le tapis. Elle peut voyager en train. Ils l'accueilleront à son arrivée. Samira n'a pas à partir. Elle a mieux à faire. Samira s'efforce à garder un visage impassible. Elle espère que ces propos n'influenceront pas son mari, mais Houari hoche la tête. Il est entièrement d'accord avec sa mère. (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.