Seule une quinzaine de minibus interurbains a pu accéder, mercredi, à la gare routière de la ville des Hammadites, alors que le nombre total de véhicules de transport dans toute la wilaya s'élève à plus de 400. L'appel à la reprise du transport interurbain et rural, lancé la semaine écoulée par les responsables de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens) de la wilaya de Béjaïa, semble tomber dans l'oreille d'un sourd. En effet, l'écrasante majorité des transporteurs de voyageurs assurant les lignes interurbaines et rurales dans les quatre coins de la wilaya de Béjaïa ont finalement désavoué l'appel du syndicat affilié à l'UGTA, relayé par la radio locale. Pour preuve, seule une quinzaine de minibus interurbains a pu accéder, mercredi, à la gare routière de la ville des Hammadites, alors que le nombre total de véhicules de transport dans toute la wilaya s'élève à plus de 400. D'ailleurs, on a eu à constater que plusieurs citoyens, dont des travailleurs, qui attendaient désespérément un bus, notamment dans les communes de la vallée de la Soummam, sont restés sur leur faim. Renseignement pris, les transporteurs privés de voyageurs à Béjaïa campent toujours sur leurs positions et refusent de reprendre leur activité, rejetant les conditions imposées par les autorités publiques, notamment celle relative à la "limitation du nombre de passagers à 50% de la capacité globale du véhicule". "Nous refusons de travailler à perte après plusieurs mois de chômage. La décision de limiter le nombre de passagers à 50%, prise par le gouvernement, devrait être accompagnée de mesures visant à compenser ce manque à gagner", fulmine Samir, un jeune transporteur de voyageurs de la région de Sidi Aïch. Et d'ajouter : "Nous ne pouvons reprendre notre activité dans les conditions actuelles. L'Etat doit prendre en charge nos revendications, notamment la révision à la hausse des tarifs de transport, étant donné que les prix des carburants, de la pièce de rechange et de l'assurance automobile ont augmenté dès le début de l'année en cours." Interrogé sur la décision prise par les responsables de l'UGCAA, suivie de l'appel lancé sur les ondes de Radio Soummam par le secrétaire général de la Fédération nationale des transports, Abdelkader Boucherit, notre interlocuteur nous dira sans ambages : "Personnellement, je ne me reconnais pas dans ce syndicat affilié à l'UGTA qui a toujours servi de béquille au pouvoir. Nous voulons un nouveau syndicat autonome qui permettra à de nouvelles figures d'émerger pour mieux défendre les intérêts de notre corporation."