Les transporteurs publics de voyageurs des six daïras de la vallée de la Soummam, à savoir Sidi Aïch, Seddouk, Ouzellaguène, Akbou, Tazmalt et Ighil-Ali, ont observé avant-hier, une journée de grève, suite à l'appel lancé par le syndicat de la corporation affilié à l'UGTA. Selon le coordinateur du syndical des transporteurs de cette région, Kamel Ichaâlalen, ce mouvement de protestation constitue l'ultime recours, dès lors que la direction des transports de la wilaya de Béjaïa continue à faire la sourde oreille aux multiples interpellations du syndicat qui n'a de cesse de tirer la sonnette d'alarme. Parmi les revendications mises en avant par ce syndicat, on peut citer le gel d'attribution de nouvelles autorisations d'exploitation des lignes déjà saturées, la mise en place d'un planning des horaires pour l'ensemble des transporteurs assurant les dessertes interurbaines et l'absence d'infrastructures routières, telles que les gares routières et les abribus. “Comment explique-t-on le fait qu'au moment où des zones rurales souffrent d'un manque flagrant de lignes, les responsables du secteur des transports se permettent d'abuser dans la distribution des autorisations pour les lignes urbaines et interurbaines ? Tout le monde parle ici des pots-de-vin perçus en contrepartie de ces lignes juteuses. Je pense qu'il y a anguille sous roche. En tout cas, il n'y a pas de fumée sans feu”, fulmine M. Ichaâlalen. Notre interlocuteur se demandera par ailleurs, sur ce qu'il qualifie de “la politique du deux poids, deux mesures”, prônée par l'administration des transports, en citant à titre d'illustration, la contrainte des horaires imposée pour certains transporteurs et dispensée aux autres, alors qu'ils assurent la même ligne. De son côté, le directeur des transports, Mohamed Amirouche, lors de son intervention sur les ondes de la radio Soummam, a indiqué que “la décision d'octroyer de nouvelles autorisations est motivée par l'instruction du ministère de tutelle nous demandant de satisfaire toutes les demandes en instance”. Enfin, il y a lieu de souligner que ce mouvement de grève a fortement pénalisé les citoyens de toute la région de la haute vallée, notamment les travailleurs qui n'ont pu rejoindre leur lieu de travail en raison de l'absence totale de moyens de transport durant toute la journée. C'est dire que le mot d'ordre de grève a été largement suivi à 100%.