La conférence d'Antonio Libera s'inscrit dans le cadre des journées culturelles polonaises qui se tiennent à Alger. Antonio Libera, l'un des plus importants écrivains contemporains polonais, a présenté dimanche à Alger son ouvrage intitulé Madame, dans lequel il relate une histoire d'amour fictive, “sur un fond situé dans la Pologne des années 1960, caractéristique des affres de l'époque communiste”. Au cours d'une conférence sur la littérature polonaise du XXe siècle, à la Bibliothèque nationale du Hamma, dans le cadre de la semaine culturelle de la Pologne en Algérie, M. Libera a précisé que la partie fiction de son ouvrage consistait en un récit narrant un amour platonique nourri par son héros, un jeune lycéen, à l'adresse de son professeur de français, une femme d'une quarantaine d'années. “Le contexte vrai de la trame imaginaire m'a permis d'édifier, par ailleurs, une fresque historique, mettant en relief les réalités de la Pologne de cette période, dans leurs différents aspects, ce qui m'autorise à dire que c'est également un livre autobiographique”. En effet, l'auteur, à travers la vie, le vécu et les péripéties sentimentales de son héros, met en relief les conditions sociales difficiles de ces années, les défaillances du système éducatif, les privilèges réservés aux hommes de la sphère politique… Il met aussi en exergue la résignation du personnage face à ces distorsions et à la restriction des libertés, tout en offrant, cependant, l'espoir de la construction d'une société nouvelle, inhérente à une Pologne, positionnée au sein de la communauté internationale. En outre, évoquant la méthodologie d'approche de son roman, l'auteur, citant Kafka, précisera qu'il a usé de la notion de l'absurde, sous-tendue par un mélange d'ironie et de satire. Quant à la structure architecturale de son livre, M. Libera note que celui-ci est un roman dans le roman, dans le sens où le lecteur apprendra qu'il “est écrit par mon héros, dans la mesure où je l'ai réalisé pour ce dernier et le paradoxe résidera, lorsque ce même lecteur se posera la question de savoir si cette œuvre relève du virtuel ou du vrai”. En guise de conclusion, M. libera affirmera qu'en pratiquant le métier de la littérature et de l'écriture, “il a compris que notre sort, en tant qu'humanité et en tant que Nation, devient au fil du temps et des siècles un mythe, voire une légende propre à être immortalisée par la magie scripturaire”.