En déclarant ouvertement que les rapports de l'arbitre du match JSK-USMA, ainsi que ceux du délégué et du service d'ordre sont nuls et non avenus, le président Saïd Allik se rend à l'évidence bien avant que la décision officielle ne soit rendue publique, que la messe est dite : la sentence sera sans surprise. Match perdu et défalcation de trois points. Sur le plan comptable les dégâts son énormes puisque le champion en titre se retrouve à dix points du leader, la JSK, mais avec un match en moins contre le CRB, soit une avancée considérable pour les Kabyles par rapport à un sérieux concurrent. Au-delà donc de ce qui a pu se produire “en vase clos” à Tizi Ouzou, le fait est là : l'USMA est pénalisée. Un retard donc à combler et cela, bien sûr, sans préjuger des voies de recours que compte exploiter le club, pour faire valoir ses droits. À 25 matches de la fin du parcours, il est clair qu'a priori cet écart n'a aucune signification si ce n'est qu'il dote les Canaris d'un ascendant psychologique. Sur le plan technique, ce retard est insignifiant devant le nombre de points qui reste encore en jeu, surtout lorsqu'on sait que les Usmistes auront l'occasion de recevoir à Bologhine la JSK. Et puis rien ne dit que la course au titre concernera seulement ces deux grosses cylindrées, loin s'en faut. Pour les joueurs de l'USMA, l'important aujourd'hui n'est pas tellement de remuer le couteau dans la plaie et de chercher les raisons des événements du 1er-Novembre, mais plutôt de trouver les moyens de rebondir vite pour ne pas carrément perdre de vue le peloton de tête. La venue de l'USM Annaba à Bologhine ce jeudi peut, en effet, constituer un nouveau départ et une belle façon de rompre avec la déception de ces derniers jours. C'est en renouant avec le succès que les camarades de Achiou peuvent retrouver les ressources nécessaires pour s'attaquer comme il se doit à leur premier objectif, c'est-à-dire défendre leur couronne. Le retour à la compétition sur fond de victoires est surtout la meilleure façon de banaliser l'épisode malheureux de Tizi Ouzou et de le reléguer au rang de vestige d'un football national en proie à une crise certaine et profonde, dont ce ne sont là que les répercussions. C'est là un “processus de normalisation” que les joueurs s'attellent déjà à effectuer à travers les séances d'entraînement organisées jusque-là. D'aucuns parmi eux pensent qu'une victoire face aux Bônois facilitera le retour à la normal, surtout que l'équipe s'apprête à récupérer ses piliers en défense, à savoir dans un premier temps Zeghdoud puis, très prochainement, Arribi en attendant le retour du maestro Ammour. Un membre du comité directeur de l'USMA nous a avoué que cette affaire a plutôt soudé encore plus le groupe qui est déterminé à prouver qu'il mérite bien plus d'égards. Mais le plus important dans cette affaire, c'est le devoir fait aux joueurs et aux dirigeants de l'USMA de ne pas entretenir cette tension entre les deux clubs frères de la JSK et de l'USMA. Il leur appartient, à eux, de préparer le terrain d'une réconciliation. Pourquoi eux ? (les Usmistes). Tout simplement parce que ce sont les Usmistes qui recevront les Canaris au match retour. Une belle occasion de faire de ce rendrez-vous une aubaine pour enterrer la hache de guerre. Le match retour doit être une page nouvelle, vers une ère nouvelle, car tout le monde en a marre de craindre le pire à chaque fois que les deux meilleurs clubs d'Algérie se rencontrent pour un simple match de football ! S. B.