Le procès de la militante politique, Amira Bouraoui, n'a pas eu lieu, hier, au tribunal de Chéraga. La juge du tribunal a décidé de le reporter au 13 avril. Amira Bouraoui est poursuivie, pour rappel, dans deux affaires distinctes. Elle est accusée, entre autres, d'"outrage à un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions", d'"atteinte au président de la République", d'"atteinte aux préceptes de l'islam et au prophète" et de "diffusion d'informations susceptibles d'attenter à l'ordre public". Ces griefs concernent les écrits de la prévenue sur sa page Facebook. En juin dernier, Amira Bouraoui avait été condamnée à un an de prison ferme avant de bénéficier d'une remise en liberté. Elle était poursuivie pour "incitation à attroupement non armé", "offense ou dénigrement du dogme ou des préceptes de l'islam", "offense au président de la République par une expression outrageante, injurieuse ou diffamatoire", "publication pouvant porter atteinte à l'unité nationale", "informations ou nouvelles, fausses ou calomnieuses susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l'ordre public", "incitation à la violation délibérée et manifeste d'une obligation de prudence ou de sécurité édictée par la loi ou le règlement, exposant directement la vie d'autrui ou son intégrité physique à un danger". Me Aouicha Bekhti, avocate d'Amira Bouraoui, a expliqué que la décision de la justice d'ajourner le procès "est légale". "On s'y attendait déjà", a-t-elle dit, ajoutant que, concernant l'affaire, la prévenue "est libre d'exprimer son avis et ses opinions sans être inquiétée", car cela relève, a-t-elle précisé, "des libertés fondamentales".