Le journal français "Le Monde" a apporté mercredi de nouveaux éléments techniques confirmant l'utilisation par le Maroc pour du logiciel espion Pegasus pour surveiller des journalistes et personnalités en France et ailleurs, battant ainsi une fois de plus en brèche les dénégations du Royaume. Se basant sur une expertise effectuée par Le Security Lab d'Amnesty International, un laboratoire spécialisé dans l'analyse des logiciels d'espionnage, Le Monde a indiqué que les téléphones des journalistes et personnalités espionnés, 40 dont 15 en France, ont été effectivement infectés par le logiciel Pegasus. Il souligne, à ce titre, que "les experts ont fait parler les archives des téléphones d'Apple. Les iPhones ont ceci de particulier qu'à chaque fois qu'un composant d'IOS, le logiciel qui les fait fonctionner, est lancé (par exemple pour prendre une photo ou envoyer un message), une trace est consignée dans la mémoire du téléphone. Les experts du Security Lab d'Amnesty ont découvert dans cet historique des traces de composants qui n'ont pas été développés par Apple, totalement étrangers à IOS". "Dans certains cas, le fonctionnement de ces composants étrangers s'accompagnait de l'exfiltration de données. Autrement dit, la preuve qu'un logiciel espion s'était activé sur ces téléphones", a ajouté, en outre le média. Le journal français a souligné que "le compte iCloud bergers.o79[@]gmail.com a ainsi été retrouvé sur les téléphones : d'Omar Radi, journaliste critique d'El Makhzen , de Joseph Breham, un avocat ayant travaillé sur le Sahara Occidental et Lenaïg Bredoux, journaliste à Médiapart auteur de plusieurs enquêtes sur les services de renseignements marocains". Il s'agit, aussi, fait savoir "Le Monde", "de Claude Mangin, épouse d'un militant sahraoui emprisonné au Maroc depuis plus de dix ans , Philippe Bouyssou, le maire (PCF) d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), soutien de Claude Mangin et dont le conseil municipal a voté un projet de subvention au bénéfice d'enfants au Sahara occidental, Oubi Bouchraya Bachir, représentant en Europe du front Polisario, le mouvement militant pour l'indépendance du Sahara occidental". S'agissant du président Emmanuel Macron, "Le Monde" fait observer qu'"une analyse n'a pas été possible. Mais le téléphone de l'ex-parlementaire Leïla Aïchi, sélectionnée comme une cible potentielle très peu de temps avant Emmanuel Macron, présente aussi des traces de bergers.o79". Du reste, les plus de 50 000 numéros de téléphones sélectionnés par des clients de Pegasus en vue d'un éventuel piratage sont parvenus à l'organisation Forbidden Stories et Amnesty International. Selon "Le Monde", "les numéros correspondant aux téléphones ciblés en France figurent parmi une liste de cibles potentielles coïncidant avec les priorités géostratégiques du Maroc (société civile marocaine, responsables algériens et sahraouis)". APS