Emaillé par une ribambelle d'implorations internes, avec une situation pas du tout rassurante causée par la surcharge des salles et les admissions sans cesse des malades atteints de coronavirus, l'EPH Youcef-Damardji de Tiaret vit, depuis un quelques semaines, au rythme d'une confusion inégalée caractérisée par l'entassement des ordures et autres déchets à l'intérieur de l'enceinte de l'établissement. "Les services de la commune chargés du ramassage refusent carrément d'exécuter l'opération, estimant que ces effets (couvertures, couettes, draps...) ont été utilisés par des malades atteints de Covid-19, dont la plupart sont décédés, et craignent ainsi la contamination", se lamente un chef de service qui, les yeux larmoyants, avoue ne pas savoir à quel saint se vouer. Et d'enchaîner : "Avec la cadence de travail, la surcharge des patients, dont certains, ainsi que leurs accompagnateurs se montrent agressifs, les médecins et les paramédicaux débordés par l'explosion des consultations, le personnel, tous grades et corps confondus, frôle actuellement le traumatisme, tant il ne trouve aucun répit même à l'extérieur des pavillons de soins ou d'hospitalisation." Ayant tenté d'approcher les responsables concernés, voire ceux de l'APC et de la daïra, nos démarches ont été vaines, sachant que tout ce beau monde est en congé annuel. Quant à ceux de la santé publique, ils se contentent de jeter la balle vers le service "Tiaret-Entretien", qui dépend de la commune. "Nous sommes carrément livrés à nous-mêmes et notre tâche devient insupportable au niveau de l'EPH", affirme plus loin un autre infirmier, qui souligne que la corporation ne cesse d'être victime d'agressions verbales et physiques, sans bénéficier de la moindre protection. SALEM REMANE