La situation s'est aggravée avec les grandes chaleurs. Particulièrement dans les salles d'admission où, de jour comme de nuit, les malades n'arrivent plus à trouver le sommeil tant le mercure a atteint des pointes rarement égalées et la présence de moustiques en nombre impressionnant. Heureusement que dans ce qui ressemble à un brasier avec un taux d'humidité élevé, des hommes et des femmes du corps médical et paramédical, toujours égaux à eux-mêmes en matière d'assistance et de sollicitude vis-à-vis des malades, ont réagi. Ils ont amputé leur maigre salaire de la somme nécessaire pour l'acquisition de 3 climatiseurs. Aussitôt installés, ces équipements ont rendu le sourire et même la volonté de vivre à ces malades hommes et femmes, y compris ceux se trouvant en réanimation, ou dits malades lourds, dans l'incapacité de se déplacer. Ce qui n'est pas le cas à l'hôpital Dorban. Dans cet hôpital, certains membres du corps médical agissent en terrain conquis sous le regard impuissant et désapprobateur d'autres médecins et d'agents paramédicaux. Sinon comment expliquer que le pavillon pneumo femmes, réalisé avec plusieurs millions de dinars et réceptionné depuis bientôt quatre années, est toujours fermé. Entre- temps à quelques mètres de là, dans une salle marquée par l'usure des draps et couvertures, des lits rouillés et l'humidité, des malades vivent une hospitalisation des plus difficiles. Certaines, atteintes de maladies contagieuses sont entassées les unes sur les autres. Une situation presque similaire est vécue par les malades du service infectieux où tous les climatiseurs sont à l'arrêt. «Je n'ai pas le temps de le recevoir», dira le chef de ce service en réponse à notre demande d'en savoir plus faite à un de ses proches collaborateurs.