Il prévoit d'ouvrir, à travers le territoire national, 135 grandes surfaces de type Métro, c'est-à-dire comparables à celles du grand distributeur allemand (ou du français Carrefour : hyper et/ou supermarchés). Le patron du groupe Cevital, M. Issad Rebrab, a indiqué que son entreprise “ prévoit de créer 135 magasins de type Métro à travers l'ensemble du territoire national afin d'assurer la distribution de nos produits et les autres produits disponibles sur le marché national”. Il est revenu longuement lors d'une émission diffusée, jeudi dernier, par Berbère Télévision sur son parcours, les activités de sa société, les conséquences de l'application de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne et les perspectives de développement de son groupe. M. Rebrab compte investir dans l'agriculture, la sidérurgie, la pétrochimie et la grande distribution. Il a soutenu que “Cevital est préparée pour affronter la concurrence étrangère bien avant l'entrée en vigueur de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne le 1er septembre 2005 en investissant dans les équipements de dernière technologie et en se dotant d'un personnel qualifié”. L'accord d'association est déséquilibré, selon M. Issad Rebrab, en faveur de l'Union européenne puisque les opérateurs européens peuvent exporter, par exemple, un contingent de 150 000 tonnes de sucre à 0% de droit de douanes, alors que les opérateurs algériens ne bénéficient pas du même traitement. Continuant sur sa lancée, il a rappelé que “si les opérateurs algériens veulent exporter du sucre en Europe, ils doivent payer une taxe de 400 euros/tonne, soit l'équivalent de 200% le prix du produit”. Pis, le sucre exporté par les opérateurs européens est subventionné à hauteur de 70%, dira-t-il. Ce qui est considéré comme du dumping car l'Organisation mondiale du commerce a condamné, déjà, l'Union européenne à cause des subventions accordées à certains produits agricoles exportés. Le premier responsable de Cevital a rappelé que “Cevital a envoyé plusieurs requêtes aux pouvoirs publics et à l'ambassadeur de la Commission européenne à Alger, notamment pour demander de revoir le système Fifo, premier arrivé premier servi, mais nous n'avons pas reçu de réponse à ce jour”. Il a soutenu que “l'Algérie peut demander à l'Union européenne de suspendre l'importation d'un produit européen s'il menace la production nationale”. Actuellement, le groupe Cevital couvre 60% des besoins du marché national en sucre blanc avec une production de 600 000 tonnes/an. Il produit, également, 570 000 tonnes/an d'huile, soit 140% des besoins du marché national, faisant passer le pays du stade d'importateur à celui d'exportateur, et une margarinerie d'une capacité de 180 000 tonnes/an, soit 120% des besoins du marché national. La société Cevital dégagera, rappelle M. Rebrab, respectivement 400 000 et 900 000 tonnes/an de sucre blanc en 2006 et 2007 à l'exportation. Il prévoit d'exporter pour une valeur de plus de 700 millions de dollars d'ici 2007, annoncera-t-il. Il a ajouté que “si on veut exporter, il faut avoir des produits de bonne qualité, investir dans la formation du personnel et équipements de dernière technologie”. L'entreprise dispose, actuellement, de 6 600 points de vente à Alger et 4 500 points de vente à Oran qui assure la distribution des produits du groupe Cevital. L'unité d'eau minérale Lalla Khadidja sera opérationnelle, a indiqué M. Rebrab, en mars 2006 alors que la première ligne de verre plat d'une capacité de 600 tonnes/jour sera inaugurée en juin 2006. L'unité de production de verre plat sera implantée à Larbaâ (Alger) et permettra de créer plus de 2 500 emplois avec une capacité de 760 000 tonnes/an. Ce projet placera Cevital, a rappelé M. Rebrab, à la 12e place mondiale. Trois usines pour réaliser 20 000 logements en un an M. Rebrab s'intéresse, également, au logement en prévoyant la réalisation de trois unités de production de bâtiments préfabriqués à Alger, Oran et Sétif d'une capacité de 2 000 m2/jour, soit l'équivalent de 20 logements/jour chacune, expliquera-t-il. La première unité de production sera opérationnelle en janvier 2006. Le groupe Cevital compte se doter de deux centrales électriques de 50 mégawatts pour couvrir les besoins de ces unités de production, notamment la raffinerie d'huile et la raffinerie de sucre. Le chiffre d'affaires de Cevital a atteint près de 300 millions de dollars en 2004 et a enregistré une hausse de 25 à 30% durant le mois de Ramadhan, ajoutera-t-il. Il emploie plus de 2500 personnes à fin 2004 soit 600 emplois créés par an. Il a créé plus de 700 emplois en 2005. La société Cevital représente 70% de l'activité du groupe que dirige M. Rebrab en réalisant une croissance de 50% par an. La participation de Cevital au budget de l'Etat s'élève à 800 milliards de centimes en 2004, soit l'équivalent de 120 millions de dollars. Il a précisé, par ailleurs, que “Cevital n'a jamais pollué puisque la raffinerie d'huile est équipée d'une usine de traitement de déchets et d'une station d'épuration des plus modernes conforme aux normes internationales”. M. Rebrab a évoqué les différentes rencontres sur le terrain dans la réalisation de ses projets, notamment l'environnement bureaucratique. À titre d'exemple, il dira qu'“on a attendu 1 an pour avoir un permis de construire”. Les opérateurs privés ne sont pas suffisamment encouragés en Algérie, relèvera-t-il. Les créateurs de richesses dérangent, avouera-t-il, les intérêts des importateurs. Faïçal Medjahed