Le retour des événements artistiques attendu tant par les professionnels du secteur que par le public est enfin là. Entre projections, rencontres-débat, spectacles et générales de pièces théâtrales, la culture reprend des couleurs, même si un manque de visibilité persiste quant à l'adaptabilité des organismes aux variations de la situation pandémique. Attendue depuis plusieurs semaines suite à la décrue des cas de contamination due à la Covid-19, l'annonce officielle de la reprise des activités culturelles in situ a été faite jeudi dernier par le ministère de la Culture et des Arts. Les organismes sous tutelle, à l'instar du Théâtre national algérien, de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel ou encore de la Cinémathèque algérienne, devraient renouer avec les spectacles, les projections et autres manifestations, dans le respect des mesures de protection contre le virus. Même si quelques organismes publics ou privés programmaient des événements de manière disparate, le monde de la culture était resté l'un des derniers secteurs à attendre sa réouverture officielle. Ainsi, l'Office national de la culture et de l'information consacre la reprise de ses activités à l'enfance, notamment le théâtre, du 1er au 9 octobre. Le 10 octobre, la même catégorie pourra prendre part à des ateliers artistiques et scientifiques au niveau des antennes de l'ONCI à Alger, à Constantine, à Oran, à Tipasa, à Béjaïa et à Boumerdès. Ensuite le programme cinéma prendra place en collaboration avec le Centre algérien de développement du cinéma (CADC) et un distributeur privé pour les productions étrangères, a fait savoir Mme Khadidja Dahmani, directrice de communication et marketing à l'ONCI. À l'occasion des célébrations du 1er Novembre, seront projetées également des œuvres à caractère historique en collaborations avec le CADC. Dépendance de la situation pandémique Il y a toutefois un manque de visibilité en ce qui concerne les concerts de musique ou les spectacles devant accueillir un public assez important, a souligné notre interlocutrice, qui estime que leur organisation dépendra entièrement de l'évolution de la situation pandémique. Même si l'ONCI trace d'ordinaire un programme trimestriel pour ses activités culturelles, cette année, et à l'image de l'année dernière, il est encore difficile de se projeter et d'avoir la certitude que le programme sera suivi jusqu'au bout, au vu de l'instabilité de la situation sanitaire. Par ailleurs, l'ONCI fait appel aux artistes locaux pour l'animation de ses activités : "Si on parle de la salle Kherrata, on essaye de donner une chance aux artistes béjaouis ou des alentours. On essaye de les faire travailler dans la limite du possible." Le théâtre, resté en berne depuis plusieurs mois, mis à part un programme en ligne du Théâtre national algérien, reviendra dans un premier temps du 13 au 22 octobre avec la représentation de la pièce Chari' el-mounafiqine (La Rue des hypocrites), écrite et mise en scène par Ahmed Rezzak, apprend-on de Djamel Guermi, directeur artistique du TNA. La générale de la nouvelle pièce de Chawki Bouzid intitulée Ramada 19 sera l'événement de la rentrée théâtrale le 6 novembre prochain, suivie de la pièce GPS de Mohamed Charchal à partir du 14 novembre. Parallèlement aux représentations théâtrales, le TNA organisera une résidence d'écriture en art dramatique pour les artistes des wilayas du Sud du 8 novembre jusqu'au 15 novembre. Elle sera encadrée par Smaïl Soufit et Mohamed Boukerras. À l'issue de cette formation qui fait suite à une résidence organisée en février 2021, le meilleur texte fera l'objet d'une production qui inaugurera les Journées du théâtre du Sud en janvier 2022. Du 22 au 28 décembre, le TNA abritera les Journées du théâtre de La Casbah, un événement qui entre dans le cadre de la signature d'une convention entre le TNA et l'APC d'Alger-Centre en décembre 2020. Le Festival national du théâtre professionnel, principal rendez-vous théâtral de l'année, sera reporté pour le mois de mars 2022, a confié notre interlocuteur. L'Institut français d'Algérie et ses antennes à Tlemcen, à Oran, à Annaba, à Alger et à Constantine renoue lui aussi avec les événements en présentiel par l'exposition "Etats d'âmes" des artistes Hichem Turqui et Hind Oufiha, du 4 au 23 octobre à Alger. Suivront des tables rondes, des rencontres et des projections tout au long des mois d'octobre et novembre. À cet effet, la table ronde "Novembre numérique : comment édifier des communautés ?" sera animée par le Youtubeur Mourad Oudia, Lyna Farah Cheboub, Mohamed Abdelmoumen, Mohamed Baba Ali le 8 novembre à 18h à l'Institut français d'Alger, ainsi qu'une conférence "Hommage à Brassens" le 12 octobre à 18h au même lieu.