Le ministre des Transports a affirmé que son département a reçu un nombre " important de demandes d'investissement dans le domaine du transport aérien de voyageurs et de fret". Le gouvernement semble bien décidé à mettre fin à la fermeture du secteur du transport aérien au privé. Il vient ainsi d'examiner plusieurs dossiers d'investissement qui lui ont été soumis par des opérateurs privés. Dans un exposé sur le secteur qu'il a présenté, lundi dernier, devant la commission des transports et des télécommunications de l'APN, le ministre des Transports, Aïssa Bekkaï, a, en effet, affirmé que son département a reçu un nombre "important de demandes d'investissement dans le domaine du transport aérien de voyageurs et de fret". Il y a quelques semaines, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a évoqué, pour la première fois, la réouverture de l'aérien au privé, en indiquant que les demandes d'investissement formulées par des opérateurs privés, dont le nombre est "en hausse" sont "à l'étude". Appelant les opérateurs privés à investir dans le secteur du transport aérien, Aïmene Benabderrahmane, a souligné que le pays a besoin "davantage d'aéroports, d'opérateurs et de compagnies aériennes pour couvrir tous les besoins nationaux en matière de transport aérien". Il a, également, mis en lumière les "insuffisances" liées à la couverture du pays quant au transport aérien surtout dans certaines régions à l'instar des Hauts-Plateaux et du Grand Sud, "ce qui justifie le besoin du capital privé". Mais avant de procéder à une réouverture commerciale de l'aérien, il y a nécessité de modifier la législation qui le sous-tend. Ce à quoi s'attelle déjà le gouvernement, selon Aïssa Bekkaï. Ce dernier a souligné que "le secteur tend à parachever la réforme du cadre législatif et réglementaire régissant les activités de transport aérien", relevant ainsi que son département travaille à "l'élaboration de textes réglementaires et à la concrétisation du principe de réouverture de ce secteur à l'investissement privé, au double plan national et international". Le ministre a également souligné qu'il sera procédé "à l'installation d'une agence nationale de l'aviation civile". L'agence assumera le rôle d'autorité de régulation du secteur de transport aérien. Ainsi, l'Etat s'effacera, laissant place à cet organisme. Pour autant, il ne se retirera pas du transport aérien commercial. L'Etat y est toujours présent à travers Air Algérie et Tassili Airlines. Celle-ci, sœur jumelle d'Air Algérie, est une filiale de la compagnie Sonatrach, une entité d'Etat. Créée en 1998, elle assure des vols réguliers intérieurs et le transport des travailleurs vers les sites de pétrole et de gaz au Sud. Mais, depuis octobre 2011, Tassili Airlines effectue des vols internationaux réguliers. Au cours de ces dernières années, l'idée de fusionner les deux compagnies a fait son apparition. Mais, elle ne s'est pas transformée en projet. Tassili Airlines a beaucoup moins de problèmes qu'Air Algérie. Cette dernière continue de rencontrer des difficultés financières qui font qu'elle a du mal à prendre son envol. Les effets de la crise sanitaire sur l'entreprise se font désormais pleinement sentir. Depuis plus de vingt ans, avec la débâcle de la compagnie privée Khalifa Airways, le secteur du transport aérien a été verrouillé. Avant sa disparition, Khalifa Airways avait confirmé son statut de concurrent direct de la compagnie nationale Air Algérie. Aujourd'hui, l'Etat s'est rendu compte qu'il a tout intérêt à développer le marché du transport aérien et à y attirer les capitaux privés, en laissant faire le marché.