Les autorités iraniennes ont déjoué une opération de sabotage visant une installation nucléaire-clé dans le pays, arrêtant plusieurs personnes présentées comme des membres d'un réseau lié à Israël, selon des médias d'Etat. Les suspects, qui "avaient l'intention de saboter l'installation nucléaire de Fordo (...), ont été arrêtés par les services de renseignements des Gardiens de la révolution (armée idéologique de la République islamique)" qui ont déjoué l'opération, a annoncé lundi soir l'agence officielle Irna. Cette source ne donne pas de détails sur l'identité et le nombre des individus, ni sur la date de leur arrestation. Le site de Fordo, situé dans les profondeurs des montagnes à environ 180 km au sud de Téhéran, abrite une usine d'enrichissement d'uranium. Toujours selon Irna, des agents des services de renseignements israéliens "ont tenté d'approcher un employé" de l'usine de Fordo en "recrutant" un de ses voisins, toujours selon Irna. Les suspects ont reçu des paiements "en liquide et sous forme de monnaie virtuelle de façon à ne pas laisser de trace", a ajouté Irna. "Un officier espion (israélien), sous couvert de travailler pour une société de Hong Kong, avec l'aide d'un intermédiaire", est entré en communication avec l'employé de Fordo. Irna a indiqué que l'opération avait été déjouée par "le centre de commandement consacré au nucléaire au sein des Gardiens", en coopération avec ses services de renseignements. C'est la "première fois" que l'existence d'une telle structure est officiellement révélée, souligne-t-elle. Une "nouvelle unité de commandement" a été mise en place "après plusieurs actes de sabotage en (...) 2021 contre des sites nucléaires", avait déclaré il y a quelques mois le chef de la Défense civile, le général Gholamréza Jalali, cité par les médias d'Etat. Ces derniers ne précisent pas si cette unité fait référence au centre de commandement consacré au nucléaire au sein des Gardiens. L'Iran avait notamment attribué aux services secrets israéliens le sabotage en avril 2021 de son usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, ainsi que l'assassinat d'un scientifique iranien près de Téhéran en novembre 2020.