L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) introduit des “espions d'agences étrangères” parmi ses inspecteurs chargés de surveiller les installations nucléaires iraniennes, a affirmé, hier, le ministre iranien des Renseignements, Heydar Moslehi, cité par la télévision. “L'AIEA a envoyé des espions d'agences étrangères parmi ses inspecteurs et doit répondre de cette attitude”, a affirmé M. Moslehi, cité sur le site de la télévision d'Etat, sans donner aucune autre précision. Le ministre des Renseignements, qui s'exprimait en marge d'un séminaire consacré à l'administration, a ajouté que “les organisations internationales qui devraient empêcher de tels agissements n'ont pas rempli leur devoir”, dans une allusion à l'AIEA et à l'ONU. L'Iran est à couteaux tirés avec l'AIEA, accusée de partialité dans ses rapports sur le programme nucléaire iranien. Téhéran a retiré, en juin, son agrément à deux inspecteurs de l'agence onusienne, accusés d'avoir rapporté des “informations erronées”. L'Iran a aussi lancé cette semaine une attaque en règle contre l'ONU, et particulièrement contre le Conseil de sécurité, après deux attentats, lundi dernier, dans lesquels un scientifique nucléaire iranien a été tué et un autre blessé. L'une des deux victimes figurait sur la liste publiée par l'ONU des responsables nucléaires soumis à des sanctions internationales, et Téhéran a accusé l'organisation internationale d'avoir désigné des cibles aux services de renseignements israélien et occidentaux auxquels ces attentats ont été imputés. M. Moslehi a affirmé, jeudi, en annonçant l'arrestation de plusieurs suspects, que “les trois agences d'espionnage du Mossad (Israël), de la CIA (Etats-Unis) et du MI6 (Grande-Bretagne) ont eu un rôle” dans ces attaques. Téhéran a aussi admis pour la première fois, cette semaine, à mots couverts, que son usine d'enrichissement d'uranium à Natanz, régulièrement inspectée par l'AIEA, avait été victime du virus informatique Stuxnet, que certains experts soupçonnent d'avoir été créé par Israël spécifiquement contre le programme nucléaire iranien. L'Iran a été condamné par six résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, dont quatre assorties de sanctions, pour son refus notamment de suspendre la production d'uranium enrichi.