“Dans un derby pareil à enjeu capital, mieux vaut ne pas s'attendre à un jeu de grande qualité.” Dixit le buteur du jour, Haddou Moulay - qui en est à son 7e but de la saion. En effet, autant le dire tout de go, l'affiche de la journée entre l'USM Alger et la JS Kabylie n'a guère été un modèle de football de haute facture, mais tout juste une confrontation très serrée qui a fini par tourner en faveur du plus pugnace. Les Usmistes, qui se devaient de gagner ce match sous peine de perdre tout espoir dans la course au titre, ont donc réalisé l'essentiel face à une formation kabyle, dont le réveil en seconde mi-temps s'est avéré insuffisant pour tenir en échec leur vis-à-vis. En fait, chaque équipe a eu sa mi-temps avec une efficacité certaine pour les Rouge et Noir qui ont pu ouvrir la marque dès la 27' de jeu grâce à une très belle inspiration de Dziri. Le meneur de jeu de l'USMA, parvenant à effacer d'une accélération fulgurante la charnière centrale kabyle, parvient à décaler intelligemment Haddou qui, d'une reprise fulgurante, trompe du coin des 18 mètres le gardien Gaouaoui. Une réalisation qui venait justement récompenser une forte pression usmiste. “Ce but nous mit davantage à l'aise sur le plan psychologique, et nous n'avions plus qu'à gérer cette avance tout en essayant de tuer le match”, analyse Haddou. Cette “gestion de l'avantage” et surtout l'absence d'un attaquant de pointe – l'USMA ayant joué sans avant-centre — finirent plutôt par permettre à la JSK de reprendre du poil de la bête en fin de première mi-temps et surtout en seconde période où ils sont passés du statut de dominé à celui de dominateur. Après deux avertissements de Himani (36') et Yacef (45'), la JS Kabylie reviendra des vestiaires avec des résolutions nettement plus offensives, en témoigne l'incorporation dès la reprise de Berguiga et Oussallah à la place de Ouslati et Belhadj. Du coup, le virevoltant Oussallah se mit d'emblée en évidence, mais sa reprise sera morne. Optant par des contres dangereux, l'USMA aura à la 55' une nette balle de match quand une jolie pichenette de Achiou devant un Gaouaoui trop avancé finira dans le petit filet. C'était sans doute un tournant, mais la JSK ne désespère pas et repart à l'attaque. Boudjakdji, sans doute le meilleur Kabyle sur le terrain, écrase son ballon sur le poteau (63'). Quelques minutes plus tard, c'est Yacef qui rate le cadre à quelques mètres de Zamamouche. C'est dire que la JSK aura montré un tout autre visage dans cette seconde phase même si l'efficacité n'était pas au rendez-vous. En fin de match, et devant l'option résolument offensive des Canaris, les Usmistes se créeront des brèches qui auraient pu aboutir à un second but, notamment cette incursion de Achiou. Finalement le score en restera là. L'USMA se remet à espérer, alors que la JSK aura au moins montré qu'elle n'a pas usurpé sa place de leader. D'ailleurs, le président de l'USMA, Saïd Allik, tout en soulignant le mérite de ses joueurs d'avoir “bien fait le boulot”, reconnaissait que la JSK mérite la place où elle est. Allik affirme du reste que “la fin du parcours promet d'être très serrée et que, désormais, le championnat est plus ouvert car avec un bon résultat ici à Bologhine, la JSK aurait tué la course au titre”. S. B.