Vendredi, lors de l'émission “tous les sports”, la télévision nationale a relaté les incidents très graves qui se sont produits à l'occasion de la rencontre de seconde division qui a eu lieu à Saïda entre l'équipe locale et le leader, l'OM Ruisseau. À coups de gros plans et de balayage de caméras, “l'unique” a pu rendre compte des péripéties douloureuses de cette confrontation, vite transformée, malheureusement, en arène. Le président de l'OMR, M. Attia avait, du reste, relaté dans ces mêmes colonnes le cauchemar vécu par les algérois dans la ville des hauts-plateaux. Les images sont accablantes et renseignent suffisamment sur la responsabilité très lourde de l'équipe hôte dans les incidents. Il va sans dire que la commission de discipline de la ligue nationale, rien qu'en visionnant justement ces images pesantes, aura la main lourde dans cette affaire. La facture sera très salée pour les responsables du MC Saïda et l'on parle déjà d'une suspension de plusieurs matches à huis clos. C'est dire que la population de Saïda, qui espérait une accession historique de leur équipe parmi l'élite, peut d'ores et déjà se préparer au pire. L'année précédente, en raison d'un comportement irresponsable de ses supporters, le MC Eulma avait aussi dû renoncer à son rêve d'accession suite à une sanction pénalisante mais méritée de la LNF. Tout ça pour dire, en fait, que les fans d'une équipe, censés la porter aux nues à toute épreuve, peuvent aussi creuser sa… tombe. C'est la loi et personne ne peut y échapper tant qu'il s'agirait de lutter contre le fléau de la violence dans les stades, un mal de plus entretenu pour des raisons évidentes dans certaines de nos enceintes sportives. L'obligation du résultat peut, en effet, pousser des dirigeants véreux à instrumentaliser la violence pour des fins inavouées. À ce propos, le rôle de la télévision peut être déterminant dans cette lutte car elle permet justement de démasquer ces fossoyeurs du foot. La force de l'image peut faciliter largement le travail des responsables des instances du football mais aussi des services de sécurité. Sous d'autres cieux, le recours aux enregistrements de ce genre est aujourd'hui courant pour ne pas dire systématique. Qu'en est-il en Algérie ? Force est d'avouer que, eu égard aux nombreux cas de violence dans les stades signalés, notamment par la presse écrite, la télévision nationale n'a pas été toujours présente pour relater des faits graves. Des actes de vandalisme perpétrés à l'intérieur et à l'extérieur des stades sont passés sous silence sans que cela n'émeuve personne. Les exemples sont légion et même récents, notamment au centre du pays. Un directeur d'un grand stade a même exhibé la note de la casse qui se chiffre en millions de dinars. Mais en l'absence de ces “images accablantes” et aussi, il faut l'admettre, par la faute de la complaisance de certains délégués de match et d'arbitres qui passent le temps à écrire des RAS sur leurs feuilles au moment où tout le monde aura constaté l'ampleur des dégâts, la commission de discipline de la LNF est restée muette. La ligue nationale a, en effet, expédié des dossiers, pourtant gros comme ça, où il avait certainement matière à recourir à des sanctions sévères comme celles attendues dans l'affaire de Saïda. S. B.