La publication des résultats du groupe Orascom Télécom Holding a suscité dernièrement une réaction de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). L'ARPT a précisé, dans un communiqué publié sur son site Internet, que “tant que le Conseil d'Etat, seul juge en la matière, ne se sera pas prononcé, il n'appartient pas à Orascom Télécom Holding de se prononcer sur la légalité d'une décision de l'ARPT”, en précisant que “l'ARPT a basé sa décision relative aux tarifs de terminaison des appels sur les réseaux mobiles, dont le tarif a été revu à la baisse, sur les coûts réellement encourus par les opérateurs. Le fait que les coûts d'interconnexion aient baissé de 40% ne signifie en aucune façon qu'ils ne soient pas orientés vers les coûts”. Les experts de l'ARPT ont souligné que “sur les 6 pays dont le groupe Orascom Télécom Holding rend compte, Djezzy affiche la deuxième plus importante ARPU (revenu moyen par abonné) à fin décembre 2005, derrière l'Irak”. Ils indiquent que “l'ARPU de la filiale tunisienne (Tunisiana) a baissé de façon plus importante que celle de Djezzy et donc est passée en dessous de celle de Djezzy, n'appelant de la part d'OTH aucun commentaire de nature réglementaire sur l'activité de cette filiale”. Ces experts ont affirmé, par ailleurs, que “si la baisse de la terminaison d'appel pèse évidemment sur le niveau de l'ARPU, d'autant plus qu'il n'est pas exclu que l'opérateur fasse reposer sa stratégie sur le trafic généré par d'autres opérateurs en plus du développement du trafic de sa clientèle, elle n'en constitue pas le moteur le plus important”. Ils ont relevé que “la croissance de 213% du parc d'abonnés et l'effet de dilution de l'ARPU qu'elle implique, est sans conteste un facteur bien plus pertinent que l'évolution des coûts de terminaison d'appel, qui ne touche qu'une partie des revenus de l'opérateur”. Cette partie n'est pas maîtrisée, notent-ils, par l'opérateur mobile puisque cela concerne le trafic terminé par l'opérateur du réseau fixe sur le réseau mobile. L'ARPT a rappelé qu' “il appartient au régulateur algérien notamment à travers la régulation du tarif de terminaison d'appel, de veiller à ce que tout opérateur en position dominante n'abuse pas de cette situation, en orientant vers les coûts, comme l'exige la loi, le niveau de ses tarifs”. Le consommateur algérien pourra bénéficier, expliquent-ils, d'une partie des gains de productivité que la dynamique de sa consommation a permis aux opérateurs d'engranger. Faïçal Medjahed