L'opérateur accuse Algérie Télécom de “retard dans la mise à disposition des supports de transmission”. Orascom Télécom Algérie (OTA) a saisi, officiellement, l'Autorité de régulation de la poste et de télécommunications (ARPT) au sujet “des retards causés par Algérie Télécom dans la mise à disposition des supports de transmission”. C'est du moins ce qui ressort du communiqué de l'ARPT adressé, jeudi, à notre rédaction. Ces retards ont été qualifiés par Orascom d'“anti-concurrentiels, interdits par la législation et la réglementation en vigueur”. Le détenteur de la deuxième licence GSM, Orascom, parle de vente à perte, de subvention croisée... et des taxes de terminaison d'appels internationaux. Orascom reproche à Algérie Télécom, outre la fréquence des perturbations qui affectent sérieusement son réseau, “de maintenir la subvention croisée entre l'activité fixe et mobile, et de pratiquer des tarifs estimés trop bas par rapport aux coûts réels”, précise le communiqué de l'ARPT. Orascom estime que la quote-part de 20% sur les terminaisons, dans son réseau de communications international la pénalise et demande “à cet effet, notamment, la modification de la convention d'interconnexion et l'encadrement des taxes de terminaison internationales”. Dans sa saisine, Orascom estime avoir été lésée par ces pratiques. Elle réclame un dédommagement du préjudice subi au titre des interférences et autres perturbations ayant entravé et qui entravent encore le bon fonctionnement de son réseau. Faisant suite à la saisine, l'autorité de régulation affirme avoir invité Algérie Télécom à exprimer son point de vue sur les problèmes posés par Orascom en vue “d'engager la procédure de règlement des litiges entre les deux parties”. L'ARPT précise qu'elle est la seule habilitée par la législation et la réglementation en vigueur à traiter. “Sa décision est exécutoire et non suspensive en cas de recours par l'une des deux parties au litige traité auprès du Conseil d'Etat”, souligne le communiqué de l'ARPT. Pour rappel, Orascom Algérie Télécom, selon ses responsables, en une année d'existence semble avoir tenu ses engagements. Lionel Coussi, au cours d'une conférence de presse, affirme que Djezzy GSM a créé plus de 1 000 emplois directs et quelque 5 000 à 6 000 indirects. Aujourd'hui, Orascom Télécom Algérie est présent dans 30 wilayas. “Notre objectif est d'être présent dans les 48 wilayas à la fin de l'année”, a-t-il souligné. Le réseau Djezzy a conquis plus de 500 000 clients dont plus de 70% en prépayé. “Nous pensons atteindre d'ici à la fin de l'année, un million d'abonnés”, avait-il annoncé. Coussi soutient que l'entreprise qu'il dirige a déjà investi 120 millions de dollars à fin 2002 sans compter le règlement de la première tranche de la licence. Il prévoit d'investir en 2003 plus de 160 millions de dollars, en plus du règlement de la deuxième tranche prévu fin 2003. Les investissements ont été réalisés sur fonds propres. Ce qui n'est pas classique, notamment pour ce type d'investissement qui, logiquement, fait appel à la levée de dettes (crédits) à hauteur de 60%. Orascom Télécom holding, la société mère, a vendu sa licence en Jordanie, 800 000 clients, pour dégager des fonds dont deux tiers sont destinés à l'Algérie. M. R.