Sous le patronage de M. le wali de Constantine, en partenariat avec l'OPGI, la DLEP et l'université Mentouri, l'entreprise Granitex et le CTC-Est ont organisé, hier, à Constantine, une journée d'étude consacrée à la place du béton dans le développement et la relance économique. L'Algérie est devenue, ces derniers temps, un vaste chantier de construction. La cadence de lancement des programmes va crescendo que ce soit dans le cadre du programme de 1 million de logements ou du maillage du pays en infrastructures de base (travaux publics) afin de limiter le grand déficit hérité de la période du désinvestissement public. Le bâtiment et les travaux publics (BTP) étant secteur porteur par excellence à travers sa capacité de créer l'emploi et d'entraîner les autres sphères de l'activité économique, les pouvoirs publics lui accordent une attention particulière. Le défi est de passer d'un modèle de construction artisanale hideux et coûteux, en argent et en temps, à un autre, industriel et moderne. Il y a un mois à Constantine, le président du groupe Cevital, Issad Rebrab, disait à juste propos en présentant le projet d'usine pour le bâtiment qu'il est coûteux en temps, en argent et en qualité de construire le million de logements et les autres infrastructures socioéducatives avec une autre technique que celle du bâtiment industriel. Hier, à l'auditorium de l'université de Constantine, experts du CTC, professionnels de Granitex et chercheurs universitaires étaient unanimes à faire le même constat et plaider pour une revalorisation du béton qui doit être au centre de la dynamique de relance économique pilotée par le président de la République. Selon un chercheur du département de génie civil de l'université de Constantine, “les structures actuelles se caractérisent par la complexité de leurs modèles telles que les formes variables et les courbures multiples ainsi que par leur forte concentration en armatures dans un pays à risque sismique”. Cette situation plaide pour la construction à base d'un béton de qualité. Le recours massif au béton et au bâtiment industriel n'est pas en contradiction avec la volonté de créer des emplois pour la main-d'œuvre sous-qualifiée. Mieux, c'est une industrie qui en est fortement pourvoyeuse. Actuellement, des usines de fabrication du bâtiment, comme celui que compte réaliser le groupe Cevital à Constantine, recourent à l'un des derniers nés de nouvelles technologies du béton, soit le béton autoplaçant. Ce dernier, le “BAP”, constitue une nouvelle génération de béton qui se retrouve être adapté aux grands besoins du pays, soit des programmes de relance et de décollage économique absorbant une main-d'œuvre locale de moins en moins qualifiée qui, au lieu d'être exclue, se retrouve intégrée. Le “BAP” se caractérise, en général, par une formulation contenant au moins un adjuvant chimique et un ajout minéral en proportion selon un dosage normatif pour palier les deux contraintes de maniabilité et de stabilité. “Cette gamme de béton est réputée pour sa grande ouvrabilité et déformabilité tout en étant stable, donnant des structures résistantes et durables”, selon des professionnels de Granitex, leader national en la matière. “Ce genre de béton peut se mettre en place sans vibration, seulement sous l'effet de la gravité, sans exiger une main-d'œuvre spécialisée durant la consolidation”, ajoutent les mêmes professionnels. Mourad KEZZAR