Ce qui s'est passé hier dans toutes les wilayas du pays, c'est l'amorce d'une nouvelle dynamique collective qui, au-delà de la dénonciation du terrorisme, doit avoir des prolongements politiques dans les jours et les semaines qui viennent. L'Algérie, d'Est en Ouest et du Nord au Sud, était hier au rendez-vous pour dénoncer le terrorisme et renouveler, dans le même élan, le soutien à la réconciliation nationale. L'amplitude de cette mobilisation est à la mesure du traumatisme causé par les deux attentats du 11 avril sur les Algériens qui pensaient candidement en avoir fini avec la violence islamo-terroriste. Mais, les marches et rassemblement d'hier, qu'on n'avait pas observés même à l'époque des massacres collectifs du sinistre GIA, signifient que ces mêmes Algériens, dans leur écrasante majorité, ont définitivement assumé la rupture avec les tenants du djhad, version al-Qaïda. “Plus jamais ça !” Ce qui s'est passé hier dans toutes les wilayas du pays, c'est l'amorce d'une nouvelle dynamique collective qui, au-delà de la dénonciation du terrorisme, doit avoir des prolongements politiques dans les jours et les semaines qui viennent. Elle intervient à un moment où la réconciliation nationale, enfermée dans un discours redondant, voire anesthésiant, a besoin d'un nouveau souffle, de nouveaux arguments pour être véritablement cette option stratégique affaire de tous. Ce nouveau souffle passe par des actes forts qui doivent être pris, tant au niveau politique, sécuritaire que socioéconomique. Les élections législatives du 17 mai prochain constituent une opportunité pour l'organisation d'une consultation qui réhabiliterait le politique aux yeux du citoyen désabusé. Au plan sécuritaire, il s'agira de maintenir la vigilance à son plus haut niveau, de façon à resserrer l'étau sur les terroristes. Mais ces actions n'auront de sens que si elles sont assorties de mesures économiques destinées en priorité à éradiquer les poches de misère qui servent de terreau fertile aux idées intégristes. Autrement dit, il s'agit de rentabiliser la dynamique de refus née hier dans tout le pays pour en faire une force de pulsion qui installerait définitivement le pays dans l'ère de la reconstruction. Donc de la fin définitive du terrorisme. N. S.