D'un montant de réalisation de 19 347 798,60 DA, les travaux d'aménagement de l'ancien siège du tribunal (à l'origine, une église datant des années 1950 et reconstruite après démolition de l'ancienne) en vue de sa reconversion en structure culturelle (un musée, plus précisément) viennent de débuter. L'édifice, qui avait été occupé pendant 15 ans par 6 familles, a subi des dégâts considérables. L'intérieur de la bâtisse avait fait l'objet de transformations malheureuses : la salle d'office avait été partagée entre les familles qui y avaient élevé des murs de séparation en parpaing. L'extérieur donnait une image de bidonville au regard des plaques de tôle rouillées, des planches disparates et autres chutes de feuilles de plastique servant de matériaux de clôture, et des chiens, poules, coqs pataugeant dans la vase. M. Tahar Hadj-Sadok, gérant du BET Atrium, maître de l'œuvre et professeur d'architecture à l'université de Blida, qui nous a détaillé les types de travaux à entreprendre (restauration, confortement, revêtement, réfection, colmatage, menuiserie, vitrage…), est optimiste : “Le bâtiment reste très viable, avec un travail sérieux.” Conscient que ce patrimoine qu'il qualifie de “butin de guerre” “fait partie de notre histoire”, il nous dit le souci de son équipe (ingénieurs, architectes, topographes, métreurs…) de respecter le style (hispanique) et l'intégrité du bâtiment. Il reste que 16 vitraux seulement pourront être récupérés sur l'ensemble, les autres ayant été complètement détruits ou, en bonne partie, endommagés. Ils seront remplacés par du vitrage, à défaut de maîtrise de la technique de fabrication de tels vitraux (ici, de style gothique, œuvre d'un artiste célèbre au siècle dernier). Le bureau d'études, qui a en outre la charge de l'aménagement d'un espace d'agrément au bas de l'édifice, prévoit un travail de “paysage” qui ferait oublier le dépotoir que le jardin de l'église était devenu. Il compte aussi faire renaître la bougainvillée qui entourait la bâtisse grâce à une racine que l'équipe du BET a pu sauver. Un réel travail d'architecte-paysagiste, d'artiste, qui réconcilierait les anciens d'El Affroun avec leur ville agressée, enlaidie au fil des ans ! Assurément, c'est une véritable mue qui s'opère dans le bon sens, à El Affroun, depuis deux ans. Les projets d'aménagement et d'embellissement urbains, de construction, se multiplient, à la grande satisfaction de la population. F. S.