Dans l'Algérie de 2007, ce n'est pas une partie du peuple qui est contre une autre et cela n'a jamais été le cas d'ailleurs, mais la société dans son ensemble qui fait face à une bande de mercenaires et d'illuminés, jouets d'enjeux qui les dépassent agissant au nom de l'Islam. Au lendemain des horribles attentats du 11 décembre, en lisant les récits qu'en ont fait certains journaux français, on se croirait volontiers dans l'ambiance dantesque des années quatre-vingt-dix. À l'époque, le terme de guerre civile, qui faisait partie du discours politique ambiant, avait, à la limite, quelque pertinence à être employé. Encore qu'il s'agissait en vérité de guerre contre les civils. Mais parler aujourd'hui de guerre civile, comme ont osé le faire quelques titres parisiens, en besoin de sensationnel, témoigne de toute évidence d'une incroyable légèreté de lecture. Dans l'Algérie de 2007, ce n'est pas une partie du peuple qui est contre une autre, et cela n'a jamais été le cas d'ailleurs, mais la société dans son ensemble qui fait face à une bande de mercenaires et d'illuminés, jouets d'enjeux qui les dépassent agissant au nom de l'Islam. À moins que cette grille de lecture, au demeurant dépassée par la décantation qui s'est opérée depuis la mise en œuvre de la démarche de réconciliation, n'obéisse à d'autres considérations. Précisément, singulariser notre pays en découplant les actes de violence qui s'y produisent, du phénomène terroriste mondial, qui a frappé en Europe et en Amérique. Pourquoi les attentats contre le World Trade Center, ceux de Londres et de Madrid sont-ils des actes terroristes et ceux d'Alger de “la guerre civile” ? Question qui ne mérite même pas d'être posée à la limite, dans la mesure où le monde entier a compris que l'Algérie est à la pointe d'un combat de dimension universel le contre le terrorisme. Il n'y a que dans certaines rédactions parisiennes où l'on cherche obstinément à chercher midi à quatorze heures. N. S.