C'est peut-être le seul cas enregistré depuis le lancement du 5e recensement général de la population et de l'habitat mardi dernier. En effet, les habitants du hameau d'Achnina tout près de Kantidja, dans la commune de Aïn Zaouïa, ont carrément prié les agents recenseurs de Maâtkas, une autre commune, de repartir. L'histoire de ce hameau est paradoxale. Réellement ce hameau fait partie du territoire de Maâtkas. Cependant, les habitants contestent cette appartenance. “Nous avons été déplacés d'Ihamouthène, village situé entre la limite de Boumahni et d'Iâllalen (Aït Yahia Moussa) en 1974 après les glissements de terrains et les inondations qui avaient touché la région. Depuis, nous avons été recasés ici. Mais nous revendiquons toujours notre appartenance au arch de Boumahni”, nous a déclaré un contestataire. Sur le plan géographique, après le découpage de 1985, cette enclave située à proximité du CW128 et de l'oued Boghni a été annexée à Maâtkas. De fait, ces familles aussi. Mais ce qui intrigue dans cette situation est que ces citoyens sont inscrits sur les listes électorales de Aïn Zaouïa. “Comment se fait-il que des citoyens élisent un maire d'une commune, mais ils sont comptabilisés avec la population d'une autre commune ?” s'est interrogé un autre citoyen. Pour le moment aucun compromis n'a été trouvé avec les réfractaires bien que les deux maires de Aïn Zaouïa et de Maâtkas ainsi que les chefs des daïras de Maâtkas et de Draâ El-Mizan œuvrent pour ramener ces citoyens à la raison. Un autre paradoxe nous paraît évident. “Comment se fait-il que trois recensements ont eu lieu depuis 1976 et que cette situation est restée en suspens ?” s'est interrogé un habitant de ce lieu-dit. Même si l'on dit que l'objectif d'une telle opération vise avant tout l'amélioration du quotidien de l'Algérien, les habitants d'Achnina ne se sentent pas sûrs d'en bénéficier. O. GHILÈS