Une nouvelle fois les gardes-côtes, relevant de la frange marine ouest, ont intercepté dans la journée d'hier un Zodiac où se trouvaient à bord 19 candidats à l'émigration clandestine. Il était 12h30, lorsque le commandement des gardes-côtes recevait un message d'un pétrolier le “Dubaï Legend” sorti le matin même du port d' Arzew et qui venait de remarquer une embarcation à la dérive. Suite à cet appel, les recherches ont été enclenchées et vers 13h30 les gardes-côtes retrouvent les 19 harragas sur leur embarcation et les prennent aussitôt en charge, alors qu'ils se trouvaient à quelque 24 miles au nord de Cap-Falcon. Nos sources nous signalent que les 19 harragas sont tous de nationalité algérienne et que leur état de santé ne pose pas d'inquiétude. Ainsi, une fois de plus la tentative de jeunes Algériens de rejoindre les côtes européennes par n'importe quel moyens est mise en échec. Ces dernières semaines, l'annonce de la découverte de corps sans vie, rejetés par la mer, comme le cas des 11 jeunes originaires de Tiaret dont l'enterrement avait donné lieu à des manifestations, n'a aucun effet dissuasif tout comme les discours des gouvernants, à mille lieues de la réalité sociale de ces jeunes. Les condamnations à la prison ferme à I'encontre de harragas, qui sont maintenant dénoncées soit par des intellectuels, soit par des avocats, ne sont perçues en fait par les jeunes ayant tenté el-harga que comme une “hogra” de plus, un déni de liberté, soit des maux qui les poussent justement à s'embarquer clandestinement vers les côtes de l'Europe. F. Boumediene